La purge
Gauche révolutionnaire
Un enseignant de terminale témoigne
"ParcourSup a rendu il y a dix jours les premiers résultats d'admission dans le supérieur, et ils sont souvent très décevants, même pour les très bons élèves. L'idéal méritocratique que l'on vend aux lycéens s'effondre vite devant la réalité du tri social opéré sur la plate-forme. Les critères de sélection, d'abord, sont très opaques. Le meilleur élève de ma classe, par ailleurs sportif de haut niveau, a par exemple été refusé en STAPS. Pourquoi ? Mystère absolu. Au-delà de l'arbitraire, c'est surtout l'origine social de l'élève qui semble jouer dans l'algorithme, puisque les élèves de banlieue et de lycées mal réputés se retrouvent bien plus souvent sur liste d'attente, ou immédiatement refusés, que dans les lycées prestigieux des grandes villes, et ce indépendamment des moyennes individuelles des élèves.
Outre la méritocratie, il y a un second mythe propre ParcourSup : la distinction entre des filières dites "sélectives" et des filières "non-sélectives". Sur le papier, tous les titulaires du bac ont le droit de faire une licence par exemple, qui est la filière non-sélective par excellence. Or, il n'y a pas suffisamment de place dans le supérieur : alors que le nombre de bacheliers augmente chaque année, les places n'augmentent pas dans les universités ! C'est donc une aberration de parler de filière "non-sélective" : la réalité est qu'il s'agit bel et bien d'un tri !
Comme le disait un de mes élèves pour aller dans ce sens : "je veux aller en fac de droit à Paris, mais ils prennent 60 personnes sur 7000 candidats, à ce niveau-là ce n'est plus du tri, c'est une vraie purge !"

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