Un classement de l’affaire et des éléments pourtant troublants
Mai 2020
Il y a un an le jeune Sabri mourait après avoir percuté un poteau dans le haut du quartier des Coteaux.
L’affaire a été classée sans suite. La famille et ses soutiens ne l’entendent pas de cette oreille. Ils ont déposé plainte avec constitution de partie civile. Ils viennent d’organiser sur les lieux mêmes où le drame s’est produit une reconstitution des faits.
Dans l’article que le journal Le Parisien vient de consacrer à ce drame, des éléments troublants ont été rapportés, des éléments où il est question d’une Skoda de la Brigade Anti Criminalité voire d’autres véhicules de police dans les parages :
« Est-ce que cette Skoda a eu un acte positif violent qui a eu pour résultat direct la chute mortelle de Sabri ? Je pense à l’ouverture d’une portière, ou à l’usage d’une bombe lacrymogène », résume l’avocate. « Sabri avait suffisamment d’espace pour croiser cette Skoda, dans cette rue à double sens. D’autant que cette voiture était banalisée, et, selon les dires des policiers, n’avait pas son gyrophare actionné. Sabri n’avait aucune raison de se déporter sur le trottoir, sauf à ce que le comportement des policiers ne l’ait contraint à le faire, par la force ou par la surprise. »
Les vêtements que portait Sabri ce soir-là n’ont jamais été retrouvés. « Ils auraient pourtant permis de déterminer si une gazeuse a été utilisée. » Le smartphone du jeune homme a également disparu, rendant impossible sa géolocalisation au moment des faits. La pénaliste au barreau du Val-de-Marne (L’avocate de la famille) regrette également que la « scène n’ait pas été figée ». « Deux jours après les faits, je me suis rendue sur place. J’ai pu prendre des photographies de traces de pneu que l’expert n’a pas vues. Et j’ai retrouvé des débris de la motocross. »
Parmi les autres points à éclaircir, selon la famille, les étranges allers et retours de Sabri, juste avant l’impact. « Pourquoi Sabri roule tranquillement, puis, après deux demi-tours rapprochés, se met d’un seul coup à accélérer ? » s’interroge Carole, la tante de Sabri. « Aucune recherche n’a été effectuée pour répondre à cette question. »
Selon la famille, l’enquête aurait permis de conclure à la présence d’une douzaine de véhicules de police près des lieux des faits, à ce moment, dont au moins un deuxième véhicule de la BAC d’Ermont – et dont la géolocalisation ne fonctionnait pas, selon ses occupants. « Est-ce que Sabri a croisé d’autres voitures de police, dont les agissements pourraient avoir entraîné sa chute mortelle ? »…
Tout cela est effectivement très troublant.
Quelles réponses la police aurait-elle dû donner à ces questions si l’enquête avait été poursuivie ? C’est justement ce que la poursuite de cette dernière aurait pu permettre de donner.
Dans ces conditions, le combat de la famille de Sabri pour obtenir ces réponses doit être soutenu. Samedi 22 mai, une « marche pour la vérité » s’élancera à 13h30 de la gare d’Argenteuil, en direction du parc de la Bérionne.
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