mardi 4 mai 2021

Argenteuil, déportation, solution finale, un oubli inexcusable

 

Quelle indélicatesse qui en dit long !

Une journée nationale du souvenir de la déportation a lieu chaque année le dernier dimanche d’avril. La cérémonie a lieu à Argenteuil devant le monument face à la gare du Val d’Argenteuil. C’est la seule cérémonie à laquelle je me sois rendu ces dernières années. Un moment nécessaire du souvenir du monde de l’effroi.

         Cette année, cette cérémonie s’est tenue à huis-clos, au vu des conditions sanitaires actuelles, même on peut s’en étonner pour une commémoration qui se tenait à l’extérieur.

         Mais là n’est pas le plus important. Ce qu’il l’est en revanche a été l’oubli lamentable de n’y avoir pas convié au côté de Roger Biéron Liliane Lelaidier-Marton.

         Roger est sans doute à Argenteuil le dernier survivant des déportés politiques. Arrivé au camp de Sachsenhausen par le convoi du 24 janvier 1943, c’était un militant de la jeunesse communiste et des FTP.

         Quant à Liliane, pour résumer le parcours de celle qui fut pendant des années une participante emblématique de cette cérémonie, nous citerons un poème qu’elle écrivit en 1995

 

Je ne peux rien dire

de la déportation

sinon …

que maman s’appelait Valérie

et mon père Salomon

et que nous vivions heureux !

 

Je ne peux rien dire

de la déportation

sinon…

que l’année mil neuf cent quarante-trois

fut celle de mon désarroi

et celle de leur extermination

 

Je ne peux rien dire

de la déportation

sinon …

que ma vie s’est arrêtée

et qu’une autre a débuté

qui sera toujours perturbée.

 

LJiliane Lelaidier- Marton,

Fille de déportés, 1995

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