Quelle indélicatesse qui en dit long !
Une journée nationale du souvenir de la déportation a lieu chaque année le dernier dimanche d’avril. La cérémonie a lieu à Argenteuil devant le monument face à la gare du Val d’Argenteuil. C’est la seule cérémonie à laquelle je me sois rendu ces dernières années. Un moment nécessaire du souvenir du monde de l’effroi.
Cette année, cette cérémonie s’est tenue à huis-clos, au vu des conditions sanitaires actuelles, même on peut s’en étonner pour une commémoration qui se tenait à l’extérieur.
Mais là n’est pas le plus important. Ce qu’il l’est en revanche a été l’oubli lamentable de n’y avoir pas convié au côté de Roger Biéron Liliane Lelaidier-Marton.
Roger est sans doute à Argenteuil le dernier survivant des déportés politiques. Arrivé au camp de Sachsenhausen par le convoi du 24 janvier 1943, c’était un militant de la jeunesse communiste et des FTP.
Quant à Liliane, pour résumer le parcours de celle qui fut pendant des années une participante emblématique de cette cérémonie, nous citerons un poème qu’elle écrivit en 1995
Je ne peux rien dire
de la déportation
sinon …
que maman s’appelait Valérie
et mon père Salomon
et que nous vivions heureux !
Je ne peux rien dire
de la déportation
sinon…
que l’année mil neuf cent quarante-trois
fut celle de mon désarroi
et celle de leur extermination
Je ne peux rien dire
de la déportation
sinon …
que ma vie s’est arrêtée
et qu’une autre a débuté
qui sera toujours perturbée.
LJiliane Lelaidier- Marton,
Fille de déportés, 1995
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