samedi 24 octobre 2020

Sacré-Cœur de Paris : la république bourgeoise reconnaît les siens

 

La « fraternité » du Capital

 

Le monument « expiatoire »

 

Sacré-Cœur : la république bourgeoise reconnaît les siens

21 Octobre 2020

Mardi 13 octobre, la préfecture d’Île-de-France, soutenue par la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, a lancé une procédure pour classer la basilique du Sacré-Cœur monument historique.

L’enjeu n’est pas seulement culturel car l’archevêque de Paris pourrait ainsi bénéficier de subventions d’État accrues lors des travaux de restauration.

Plusieurs associations, dont celle des Amis de la Commune, ont dénoncé à juste titre une insulte à la mémoire des dizaines de milliers de communards massacrés en mai 1871. En effet, le Sacré-Cœur a été érigé en 1875 par l’Église catholique, en symbole d’expiation d’un siècle de révolutions sociales dont la plus récente, la Commune de Paris, avait fait trembler les possédants.

Pendant les deux mois qu’a duré la Commune, les travailleurs ont exercé le pouvoir dans une des plus grandes villes d’Europe, faisant dire à Marx qu’avait été enfin trouvée « la forme politique qui permettait de réaliser l’émancipation économique du travail ». Le mouvement ouvrier a longtemps commémoré cette révolution ouvrière en organisant d’importantes manifestations alors qu’à l’inverse, la bourgeoisie et ses représentants ont cherché à effacer jusqu’au souvenir de cet événement. Les réactions suscitées par l’annonce de ce classement montrent qu’ils n’y sont pas parvenus. La ministre de la Culture l’a reconnu, déclarant : « Ces querelles sont derrière nous mais ont retardé le processus de protection. »

Le gouvernement a trouvé une occasion de faire un geste politique en direction des milieux de la droite catholique la plus réactionnaire et, accessoirement, de l’accompagner de quelques subventions supplémentaires à l’Église. Oubliés les discours sur la prétendue défense de la laïcité de Macron, Castex et leurs semblables !

                                                Julie LEMÉE (Lutte ouvrière n°2725)

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