Le
gouvernement et la pandémie : paroles, paroles
26 Août 2020
Le ministre de la Santé, Olivier
Véran, a affiché dans le Journal du dimanche sa totale satisfaction de
la gestion de l’épidémie. À l’entendre, on peut aujourd’hui réaliser un million
de tests par semaine si nécessaire.
Fin septembre on aura reconstitué
le stock de masques qui avait cruellement manqué en février-mars. Idem pour les
gants, les blouses et surblouses : « On est bon » lance Olivier
Véran.
Cerise sur le gâteau : dans
les hôpitaux, tous les voyants sont au vert. Alors qu’au pic de la pandémie il
y avait eu 7 000 malades en réanimation, aujourd’hui les capacités
hospitalières seraient de 12 000 lits, et on pourrait en accueillir
jusqu’à 29 000 avec tout le matériel nécessaire (médicaments,
respirateurs, matériel de protection) !
N’en jetez plus, la cour est
pleine. Le bateleur de foire Olivier Véran ne recule devant rien, avec tous ces
chiffres invérifiables ou largement mensongers. Une chose est certaine, ce ne
sont pas ces rodomontades qui feront oublier l’incompétence du gouvernement.
Car, si on a fait face, c’est d’abord et avant tout grâce à tous ces
travailleurs, dans les hôpitaux et ailleurs, qui au péril de leur vie ont continué
à assurer les tâches essentielles d’une économie quasi bloquée. C’est leur
courage et leur dévouement qui ont tout fait, pas les discours des politiciens
comme Olivier Véran.
Dans la même interview, Véran
annonce que « nous sommes dans une situation à risque », avec
l’augmentation du nombre de personnes testées positives, des hospitalisations
et des entrées en réanimation. Mais comme en même temps il prétend qu’on est
bien mieux préparés qu’en mars-avril, il renvoie à des décisions locales les
réponses à apporter à cette situation qui se dégrade. C’est bien sûr un choix
politique que de faire porter les responsabilités de cette remontée de
l’épidémie sur des cas particuliers, la situation en Mayenne hier, aujourd’hui
dans les Bouches-du-Rhône et en Île-de-France… et de se dédouaner des
responsabilités à l’échelle du pays.
Car pendant ce temps le
gouvernement, lui, entend bien relancer l’économie et se donner les moyens
d’envoyer les enfants à l’école et tout le monde au travail. Et comment croire
Véran, quand il conclut son interview par « La santé avant tout ! »
alors qu’il fait partie d’un gouvernement aux ordres du Medef, dont tous les
choix font passer les profits avant tout ?
Cédric DUVAL (Lutte ouvrière
n°2717)
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