Lutte
contre la pandémie : des discours et toujours aussi peu de moyens
19 Août
2020
Devant
l’augmentation du nombre de cas de contamination au Covid-19 et la crainte
d’une deuxième vague en septembre, Castex et ses ministres affichent leur
mobilisation dans les médias, prétendant tout faire pour contenir la reprise de
l’épidémie et éviter ainsi un nouveau confinement.
Mais,
comme depuis le début de l’épidémie, il y a toujours un décalage entre la
détermination qu’ils mettent en scène et la faiblesse voire l’inexistence des
moyens matériels, logistiques, humains réellement mis en œuvre. En mars, le
manque de respirateurs et de personnel formé dans les hôpitaux était manifeste.
Or, depuis quatre mois, combien de respirateurs, du modèle adapté à de longs
séjours en réanimation, ont été fabriqués et installés ? L’absence de
communication gouvernementale sur ce sujet, pourtant essentiel, est
significative. Les travailleurs des hôpitaux ont constaté, avant même le début
de l’été, qu’aucune embauche n’était prévue. Après quelques hommages qui ne
coûtaient rien, et une prime réservée à une petite fraction du personnel, les
hôpitaux sont revenus bien vite à « l’anormal ».
Fin
mai, le ministre de la Santé promettait 700 000 tests par semaine et une
montée en puissance pour les semaines suivantes. Début août, le nombre de tests
hebdomadaires effectués atteignait à peine 500 000. Dans certaines villes,
il faut encore patienter de longues heures devant les laboratoires pour se
faire tester. Dans certains départements, les cas suspects doivent attendre
plusieurs jours avant d’obtenir un rendez-vous et plusieurs jours encore pour
le résultat. De tels délais ne favorisent évidemment pas la lutte contre la
propagation de la maladie.
Les
mesures sur lesquelles le gouvernement communique abondamment et qui ne coûtent
pas cher, c’est la limitation de la taille de certains rassemblements et le
port obligatoire du masque dans de plus en plus de lieux publics. En mars, les
ministres affirmaient que le port du masque dans la rue était inutile, pour
mieux cacher que les stocks d’État avaient été méthodiquement supprimés.
Aujourd’hui que les stocks sont reconstitués, il le rend obligatoire, mais il
ne va pas jusqu’à le fournir gratuitement à toute la population !
Dès
qu’il s’agit de dégager réellement des moyens, le gouvernement en est
incapable. Castex est prompt à verbaliser ceux qui ne portent pas le masque et
à présenter les jeunes ou les vacanciers comme des irresponsables. Mais c’est
la politique de son gouvernement qui est irresponsable du point de vue de la
santé publique.
Xavier
LACHAU (Lutte ouvrière n°2716)
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