mercredi 19 août 2020

Argenteuil, Cap Héloïse : quand un projet hypothèque dangereusement l’organisation future d’un territoire et ses problèmes. Reprenons…


Y réfléchir avant, dix mille fois !

 


Après une élection étonnante et la période estivale qui se poursuit, les questions essentielles pour la vie des Argenteuillais vont vite revenir sur le devant de la scène. Les questions de l’emploi, des conditions de travail,  et de revenus seront prioritaires pour la vie des habitants. Sur un autre plan, la question de l’avenir du projet Cap Héloïse va vite revenir sur le tapis.
         Georges Mothron a eu beau répéter le mois dernier qu’il continuait à vouloir sa réalisation, il n’est pas dit que l’été ne lui ait pas porté conseil, car nous ne sommes plus dans la situation de 2016 lorsqu’il annonçait la réalisation en 2019 de ce projet. Par ailleurs, la municipalité risque de se trouver vite confrontée à des difficultés qui exigeront toute son attention.
         Quant au Comité Jean Vilar, il est plus que jamais actif. Il va vite le montrer.
         Aujourd’hui, je ne voudrais pas revenir sur les multiples facettes de notre refus à ce projet qui nous a conduits à être parmi les fondateurs de ce Comité, mais je voudrais argumenter sur un tout autre plan. Je voudrais contrer l’argument des habitants favorables à Cap Héloïse qui revient continuellement de leur part et qui affirment que nous ne sommes que des ringards, opposés à ce qu’Argenteuil évolue, bouge, se développe…
         Comme si ne voulions pas que la Ville évolue, bouge, et se développe… Nous voudrions seulement qu’elle le fasse le mieux possible.
         Il y a des domaines que nous évoquions sur lesquelles une municipalité n’a en soi que peu de prises : l’emploi, les conditions de travail et de revenu. Sur le plan même qui nous intéresse, une municipalité et ses habitants sont victimes dans la société actuelle de forces économiques et sociales qui sont à l’œuvre et ont un énorme pouvoir pour imposer leurs vues, dans un sens ou dans un autre. Mais l’existence des municipalités depuis la Révolution française en particulier a donné aux municipalités plusieurs compétences. Ainsi une municipalité a le pouvoir d’entraver dans une certaine mesure des aménagements de l’espace qui ne lui conviennent pas. Elle peut les refuser, et les bloquer si nécessaire.
         Les grands projets d’aménagement du territoire sont cruciaux. Car, une fois réalisés, d’énormes difficultés s’affichent le jour où l’on veut revenir en arrière.
         Que l’on se souvienne des multiples décisions d’aménagement qui ont engagé Argenteuil sur une voie pavée de bien des problèmes. La décision au XIXème siècle de faire traverser Argenteuil en plein milieu de son territoire a totalement jusqu’à aujourd’hui entraîné les problèmes de circulation entre quartiers que chacun connaît. Et on peut toujours aujourd’hui le regretter, mais revenir en arrière est une gageure. Pensons au « fameux » « croissant ferré » entre ligne SNCF de Ceinture et ligne de Mantes, toujours en déshérence, une partie seulement du problème, mais devant lequel les municipalités successives se cassent les dents depuis des décennies.
         Pensons également à la construction de la ZUP d’Argenteuil engagée dans la Plaine à partir des années 1960 et qui a créé un espace enclavé et périphérique.
         Pensons encore à cette D311 véritable « mur » qui sépare Argenteuil et ses habitants de son fleuve.
         De ces deux derniers projets que pensent les édiles d’alors toujours vivants ?
         Qu’il aurait fallu anticiper ? Qu’il fallait y réfléchir à deux fois ?
         Dans l’affaire « Cap Héloïse », c’est cela qui guide notre analyse, en liaison avec notre préoccupation du maintien d’une salle des fêtes communale.
         Construire une verrue calamiteuse sur un espace de berge non urbanisé ! Pour le regretter dans vingt ans, ou dans dix, ou dès le lendemain de sa construction ?
         Que l’on commence par réfléchir à quelle rive de la Seine nous voulons à Argenteuil, de la limite d’Épinay à celle de Bezons, dans un projet global.
         Il y a de quoi faire bouger, évoluer, développer, Argenteuil,
         C’est ce que nous aborderons ultérieurement dans d’autres articles, en sachant que pour cela, il faudrait que la nature de la société change, en tout cas pour que cela se fasse au bénéfice de toute la population, et non pas dans le cadre d’une gentrification à la Levallois. DM

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