Y réfléchir avant, dix mille fois !
Après
une élection étonnante et la période estivale qui se poursuit, les questions
essentielles pour la vie des Argenteuillais vont vite revenir sur le devant de
la scène. Les questions de l’emploi, des conditions de travail, et de revenus seront prioritaires pour la vie
des habitants. Sur un autre plan, la question de l’avenir du projet Cap Héloïse
va vite revenir sur le tapis.
Georges Mothron a eu beau répéter le
mois dernier qu’il continuait à vouloir sa réalisation, il n’est pas dit que
l’été ne lui ait pas porté conseil, car nous ne sommes plus dans la situation
de 2016 lorsqu’il annonçait la réalisation en 2019 de ce projet. Par ailleurs,
la municipalité risque de se trouver vite confrontée à des difficultés qui exigeront
toute son attention.
Quant au Comité Jean Vilar, il est plus
que jamais actif. Il va vite le montrer.
Aujourd’hui, je ne voudrais pas revenir
sur les multiples facettes de notre refus à ce projet qui nous a conduits à
être parmi les fondateurs de ce Comité, mais je voudrais argumenter sur un tout
autre plan. Je voudrais contrer l’argument des habitants favorables à Cap
Héloïse qui revient continuellement de leur part et qui affirment que nous ne
sommes que des ringards, opposés à ce qu’Argenteuil évolue, bouge, se
développe…
Comme si ne voulions pas que la Ville
évolue, bouge, et se développe… Nous voudrions seulement qu’elle le fasse le
mieux possible.
Il y a des domaines que nous évoquions
sur lesquelles une municipalité n’a en soi que peu de prises : l’emploi,
les conditions de travail et de revenu. Sur le plan même qui nous intéresse,
une municipalité et ses habitants sont victimes dans la société actuelle de
forces économiques et sociales qui sont à l’œuvre et ont un énorme pouvoir pour
imposer leurs vues, dans un sens ou dans un autre. Mais l’existence des
municipalités depuis la Révolution française en particulier a donné aux municipalités
plusieurs compétences. Ainsi une municipalité a le pouvoir d’entraver dans une
certaine mesure des aménagements de l’espace qui ne lui conviennent pas. Elle
peut les refuser, et les bloquer si nécessaire.
Les grands projets d’aménagement du
territoire sont cruciaux. Car, une fois réalisés, d’énormes difficultés
s’affichent le jour où l’on veut revenir en arrière.
Que l’on se souvienne des multiples
décisions d’aménagement qui ont engagé Argenteuil sur une voie pavée de bien
des problèmes. La décision au XIXème siècle de faire traverser Argenteuil en
plein milieu de son territoire a totalement jusqu’à aujourd’hui entraîné les
problèmes de circulation entre quartiers que chacun connaît. Et on peut
toujours aujourd’hui le regretter, mais revenir en arrière est une gageure.
Pensons au « fameux » « croissant ferré » entre ligne SNCF
de Ceinture et ligne de Mantes, toujours en déshérence, une partie seulement du
problème, mais devant lequel les municipalités successives se cassent les dents
depuis des décennies.
Pensons également à la construction de
la ZUP d’Argenteuil engagée dans la Plaine à partir des années 1960 et qui a
créé un espace enclavé et périphérique.
Pensons encore à cette D311 véritable
« mur » qui sépare Argenteuil et ses habitants de son fleuve.
De ces deux derniers projets que
pensent les édiles d’alors toujours vivants ?
Qu’il aurait fallu anticiper ?
Qu’il fallait y réfléchir à deux fois ?
Dans l’affaire « Cap
Héloïse », c’est cela qui guide notre analyse, en liaison avec notre
préoccupation du maintien d’une salle des fêtes communale.
Construire une verrue calamiteuse sur
un espace de berge non urbanisé ! Pour le regretter dans vingt ans, ou
dans dix, ou dès le lendemain de sa construction ?
Que l’on commence par réfléchir à
quelle rive de la Seine nous voulons à Argenteuil, de la limite d’Épinay à
celle de Bezons, dans un projet global.
Il y a de quoi faire bouger, évoluer,
développer, Argenteuil,
C’est ce que nous aborderons
ultérieurement dans d’autres articles, en sachant que pour cela, il faudrait
que la nature de la société change, en tout cas pour que cela se fasse au
bénéfice de toute la population, et non pas dans le cadre d’une gentrification
à la Levallois. DM
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