Éducation
: faire et défaire, toujours sans moyens
24 Juin 2020
Énième volte-face, le ministre de
l’Éducation nationale vient de s’asseoir sur ses déclarations du 29 mai
dernier, où il n’envisageait aucun allègement du protocole sanitaire dans les
écoles avant septembre.
Pour ouvrir les écoles le 11 mai
et rassurer parents et enseignants, le ministère de l’Éducation nationale avait
rédigé un protocole de 54 pages. Les directeurs d’école, mètre à la main,
avaient réaménagé toutes les classes, les enseignants avaient réfléchi à
occuper les enfants, en tenant compte de consignes sanitaires parfois
inapplicables et absurdes s’agissant de très jeunes enfants.
Du jour au lendemain, le ministre
Blanquer a déchiré le protocole et levé toutes les obligations dans les
maternelles, les crèches et les écoles primaires. Le personnel se retrouve donc
à réorganiser une troisième fois les conditions d’accueil des élèves. Certaines
écoles avaient été fermées, les élèves en nombre restreint et les professeurs
ayant été regroupés dans quelques écoles seulement, et le personnel avait déjà
préparé les locaux pour la rentrée prochaine. Le matériel avait été rangé,
parfois déménagé en fonction de l’attribution des classes à d’autres sections,
suivant l’évolution des effectifs attendus en septembre prochain, etc. Et voilà
que, pour deux semaines, il faudrait tout redéfaire, déménager à nouveau, réinstaller.
Cette fois-ci sans l’aide des équipes de déménageurs intervenues il y a
quelques jours seulement.
Pour tenter de justifier ce
revirement, Blanquer a déclaré devant le Sénat, à propos des écoles
primaires : « On essaye de faire respecter un mètre. Mais dans
certaines classes, lorsque nous recevrons tous les élèves, parfois, on sera
obligé d’avoir un peu moins d’un mètre. Donc c’est possible d’avoir un peu
moins d’un mètre. » Et pour cause, nombre de classes sont surchargées en
temps normal et les élèves s’entassent souvent dans des surfaces restreintes.Le virus continuant pourtant de
circuler, les contraintes du protocole sanitaire empêchaient nombre d’écoles
d’accueillir tous les enfants, alors que le gouvernement veut renvoyer tous les
parents au travail et limiter le recours au chômage partiel. En ouvrant partout
les écoles, même à Sarcelles, dans le Val-d’Oise, où un nouveau foyer
épidémique vient d’être mis en évidence, le gouvernement prend le risque de
relancer l’épidémie Dans cette ville, le maire ferme les bibliothèques et la
piscine, mais ouvre les écoles ! L’attitude de Blanquer montre que le
gouvernement entend bien organiser dans l’Éducation, comme dans les hôpitaux,
le retour à la situation d’avant l’épidémie, avec les mêmes manques de moyens,
mais en pire.
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