Hors
d’une lutte massive et résolue, point de salut pour les travailleurs !
Second
tour des municipales ; mise en scène gouvernementale autour de la
transition écologique ; remaniement ministériel en vue ; attente
d’une énième prise de parole de Macron… le ronron politicien reprend.
Mais
l’important est ce qui se passe sur les lieux de travail, car avec les
suppressions d’emplois et les fermetures d’entreprises, la bourgeoisie est en
train de détruire les conditions d’existence de centaines de milliers de
travailleurs.
La
catastrophe sanitaire n’a été qu’un intermède pour la bourgeoisie. Au lieu des
60 milliards de dividendes prévus, les actionnaires en ont touché 40 !
Ceux qui ont été privés de versement sont priés d’attendre un an. Quand on est
multimillionnaire, ce n’est certainement pas le bout du monde !
Alors
oui, il y a la crise économique. Mais les profits et les grandes fortunes n’ont
pas disparu. Et la bourgeoisie a de quoi se sentir soutenue : avec 15
milliards pour l’aéronautique, 8 milliards pour l’automobile et 18 pour le
tourisme, l’hôtellerie et la restauration, l’État a déployé les grands moyens.
Eh bien, cela n’empêche rien : la bourgeoisie impose de nouveaux
sacrifices aux travailleurs et planifie des milliers de licenciements !
Dans
les secteurs où la rentabilité est compromise, elle retire purement et
simplement ses capitaux et met l’entreprise en faillite. Là où il y a moins
d’activité, elle supprime des emplois. Là où l’avenir est incertain, elle
renvoie les CDD et les intérimaires et se débarrasse des prestataires. Les
travailleurs ne sont pas mieux considérés que les machines que l’on branche,
débranche et déplace au gré des perspectives de profits. Qu’ils aient besoin
d’un emploi pour vivre n’entre même pas en ligne de compte !
Même
gavée de milliards par le gouvernement, même à la tête de fortunes immenses, la
classe capitaliste sera sans pitié pour les travailleurs. Pour accumuler plus
de profits dans cette période de crise, elle exploitera davantage les uns et
licenciera les autres. Pour assurer sa prospérité, elle appauvrira toute la
population laborieuse. Car il ne s’agit pas seulement des salariés, mais aussi
des petits commerçants, artisans, paysans dont les revenus dépendent du pouvoir
d’achat ouvrier. C’est une déclaration de guerre à ceux qui ne peuvent vivre
qu’en travaillant.
Si les
travailleurs ne se défendent pas pour préserver leurs conditions d’existence,
des millions de nouvelles familles sombreront dans la précarité et la misère.
Les
travailleurs n’ont ni capitaux ni cours boursiers à préserver. Ils n’ont que
leur emploi et leur salaire. C’est ce qu’ils ont d’essentiel à sauver dans
cette crise. Alors, loin du cinéma politicien et des promesses démagogiques,
l’essentiel est la capacité des travailleurs à répondre aux coups. Il n’y a
point de salut pour les travailleurs, hors d’une lutte collective et
déterminée. Celle-ci peut s’engager à partir d’objectifs simples et
unificateurs.
Face à
l’effondrement de l’activité, il faut répartir le travail entre tous les
salariés présents dans l’entreprise, qu’ils soient en CDI, en CDD, intérimaires
ou salariés de la sous-traitance. Si l’activité est réduite, les cadences
doivent baisser et le temps de travail doit être réduit, et les salaires
maintenus intégralement en prenant sur les profits.
Face à
la stratégie patronale d’opposer les travailleurs ou les sites en surchargeant
d’activité les uns et en mettant les autres au chômage, il faut imposer de
travailler moins pour travailler tous ! Pas un ouvrier, pas un employé,
pas un intérimaire ou un contractuel ne doit être chassé de son poste de travail
ni privé de son salaire !
Pour
résorber le chômage, il faut créer massivement des emplois. L’épidémie de
Covid-19 a mis en évidence le manque de personnel dans les hôpitaux. Pour
qu’ils ne soient pas débordés, il a fallu des milliers de volontaires !
Les besoins sont tout aussi flagrants pour soigner les personnes dépendantes,
pour l’éducation et la petite enfance, pour les transports ou pour la Poste.
Ces
milliers d’emplois ne sont pas créés, car la bourgeoisie s’y oppose, comme elle
s’oppose à toutes les dépenses publiques qui ne lui sont d’aucun profit. Mais les hôpitaux ou les Ehpad n'ont pas à être rentables financièrement. Ils ont à assurer tous les soins dont chacun, riche ou pauvre, a besoin !
Alors, il faut se battre pour la création d’emplois
qui ne génèrent pas de profits privés. À
la logique de rentabilité et de performance de la bourgeoisie, les travailleurs
ont à opposer la leur : des emplois, des augmentations de salaire et un
contrôle ouvrier sur les agissements du grand patronat qui nous mène de crise
en crise !
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