Scandales et mots ronflants autour d’un
gâchis sans masque
De
Le Fur, député (LR), à Cadec (LR), président du conseil départemental, et
quelques autres, tous y vont de leur discours et de leur solution… pour la
remise en route de l’usine de Plaintel, fermée en 2018, et qui pouvait
fabriquer jusqu’à vingt millions de masques par mois, entre autres le FFP2, qui
font cruellement défaut aujourd’hui.
Indépendance
économique et sanitaire, relocalisation, etc., les mots ronflants ne manquent
pas ! Un ex-secrétaire d’État écolo devenu consultant est même chargé de
mission par le conseil régional de Bretagne et penche pour la création d’une
société coopérative. Le Fur vient également de sortir de son chapeau un projet
soutenu par un financier suisse prêt à investir des millions dans une nouvelle
usine dont l’activité pourrait se situer dans les anciens locaux de
Chaffoteaux, à Ploufragan. On croit rêver !
Il
est dommage que tout ce beau monde ne se soit pas beaucoup manifesté lors des
différents plans de restructurations et de licenciements qui ont émaillé les
quinze dernières années de l’usine de Plaintel.
Mais
capitalisme et santé publique ne font pas bon ménage. À l’origine, il y avait
l’entreprise Giffard, devenue Spérian, puis Honeywell au gré des changements
d’actionnaires. Cette usine a multiplié les plans de restructurations et de
licenciements avant de fermer purement et simplement, entraînant le
licenciement de tous les travailleurs. Ce groupe multimilliardaire avait alors
choisi de faire fabriquer ses masques en Tunisie car c’était plus rentable.
L’usine
fermée, toutes les machines et lignes d’assemblage, payées en partie par les
fonds publics, avaient été envoyées chez un ferrailleur local. À l’époque, cela
n’avait pas non plus ému tous ces gens, pas plus que les licenciements de
travailleurs lors des plans de suppressions d’emplois successifs.
Il
n’y a pas à faire confiance à de tels politiciens, toujours prêts à refinancer
avec l’argent public des projets plus aléatoires les uns que les autres. Une
usine de masques au plus près des besoins de la population est sûrement
nécessaire. Mais un véritable contrôle des travailleurs et de la population sur
toutes ces opérations serait encore plus nécessaire !
Correspondant
LO
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