dimanche 26 avril 2020

PCF : à propos d’une affiche bien loin de la lutte contre le capitalisme


Un article de nos camarades d’Indre et Loire

Le capitalisme, un système à renverser de toute urgence



Il y a quelques jours, une affiche du PCF a été collée sur les murs de St-Pierre-des-Corps. L'objet de cette affiche – que nous reproduisons ci-joint - est de dénoncer l'incapacité de l'industrie pharmaceutique à faire face aux besoins en médicaments dans la situation découlant de la pandémie en cours.
         Incontestablement, l'industrie pharmaceutique est scandaleusement défaillante, ne serait-ce que pour produire le gel hydroalcoolique qui fait cruellement défaut, pour ne pas parler des médicaments divers en rupture de stock, ou de la recherche orientée vers les molécules susceptibles de rapporter beaucoup et vite, au détriment des besoins réels.
         N'importe quel travailleur conscient pensera immédiatement : la crise sanitaire en cours montre sous un jour particulièrement brutal à quel point la domination du capital sur l'économie met en permanence l'humanité au bord de la catastrophe – catastrophe sanitaire, climatique, économique, guerrière etc... N'importe quel travailleur conscient, mais pas les responsables du PCF, qui tirent de la crise sanitaire de toutes autres conclusions.
         Pour les rédacteurs de l'affiche, "40 ans de délocalisation et de désindustrialisation" ont conduit à "la perte de l'indépendance sanitaire de la France", et à la "casse de "notre" industrie sanitaire". Comme si dans cette société capitaliste quelque secteur que ce soit avait jamais appartenu à "nous", les travailleurs ! Comme si la question était d'en revenir à un capitalisme national, protégé par de bonnes frontières. Comme si depuis bien plus d'un siècle le capital ne s'était pas exporté à l'échelle planétaire, et comme si la question n'était pas depuis lors pour la classe ouvrière d'arracher le pouvoir à la bourgeoisie capitaliste, d'exproprier les grandes entreprises, et de mettre enfin les immenses possibilités humaines et techniques au service d'une production orientée à l'échelle internationale vers la satisfaction des besoins.
         Mais il y a bien longtemps aussi il est vrai que les dirigeants du PCF ont fait le choix de raisonner dans le cadre du capitalisme, choisi d'offrir leurs services aux politiciens bourgeois qui ont bien voulu leur faire une petite place. Jusqu'à en arriver en ces temps de crise à diffuser dans les consciences un poison mortel, qui conduit à oublier les frontières de classe, à remplacer la conscience de classe par le mirage d'un prétendu intérêt national, qui unirait tous les "Français" autour de "leurs" industries.
         Militants de Lutte ouvrière, nous nous réclamons du communisme révolutionnaire, et nous espérons bien que la crise sanitaire et économique en cours permettra à de nombreux travailleurs de prendre conscience de l'impasse mortelle du capitalisme pourrissant, et de la nécessité de renverser ce système. Le premier pas dans cette prise de conscience consiste à rejeter toute solidarité avec sa propre bourgeoisie, tout nationalisme, fut-il industriel.

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