La nécessité d’un parti qui reste solide face aux évènements
Nous avons évoqué hier le drame
de l’échec des mobilisations révolutionnaires de l’Après Première guerre
mondiale. Le drame de l’absence de partis ayant les capacités d’aider à la
prise du pouvoir des masses ouvrières mobilisées, comme avait su le faire le
parti bolchévique de Lénine et Trotski.
Pourtant,
de grands partis ouvriers se réclamant de la Révolution et du communisme
s’étaient construits en Europe dans les décennies qui avaient précédé la
Guerre, dans nombre de pays, en Allemagne bien sûr, en France, en Belgique, en
Italie…
Ils
avaient diffusé le programme communiste parmi des masses ouvrières toujours
plus importantes. Dans ses congrès, l’Internationale ouvrière n’avait eu de
cesse d’affirmer que l’impérialisme conduisait à la guerre, et, en conséquence,
de répéter que la classe ouvrière dans chacun des pays avait le devoir et la
force de s’y opposer.
Mais
quand l’engrenage de la guerre se mit en branle, les dirigeants de tous ces
partis comme des organisations syndicales se rangèrent, pratiquement tous à
l’unisson, chacun derrière leur bourgeoisie et son État, dans chacun des deux
camps en présence.
En
France comme en Allemagne, au-delà d’un certain nombre de militants, seuls
quelques dirigeants s’opposèrent à ce reniement et maintinrent le cap de
l’opposition à la guerre et à l’union nationale. Ce fut le cas en particulier
de Pierre Monatte et d’Alfred Rosmer en France, et de Karl Liebknecht et de
Rosa Luxembourg en Allemagne. En Russie, Lénine et Trotski furent bien sûr de
ceux-là.
Comment
expliquer une telle faillite ? C’est une question importante pour tous
ceux pour qui la construction d’un parti qu’ils jugent nécessaires pour abattre
le capitalisme est au cœur de leur activité militante.
Il
est des circonstances, et la plus cruciale est celle de la guerre, où la pression
idéologique et politique de la classe dominante devient énorme sur l’ensemble
de la population et sur les partis et les organisations, y compris soi-disant
révolutionnaires, pour qu’ils se rangent tous derrière elle dans une union
sacrée. Pour résister à une pression qui emporte dans un premier temps l’énorme
majorité des travailleurs, et qui est grosse de menaces pour qui veut y
résister, il faut des organisations, des militants et des dirigeants faits d’un
certain alliage, et qui soient formés à résister et à maintenir contre vent et
marée leur programme.
En
tout cas, en 1914, les partis défaillants firent la preuve qu’ils n’étaient pas
faits de cette matière-là. En revanche, le parti bolchévique qui n’avait jamais
été dans une situation susceptible d’être intégré dans le jeu démocratique du
pouvoir de la bourgeoisie, offrit la preuve contraire. Non seulement il fut le
seul dont les dirigeants gardèrent leurs positions internationalistes, mais il
fut aussi le seul à être capable en 1917 d’aider à la prise du pouvoir des
travailleurs en Russie.
Alors
comment créer un parti qui résiste ? Quelle organisation ? Quel type
de fonctionner ? Comment mettre en place une direction qui ne dégénère
pas ?
Des
questions et une leçon à méditer. DM
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