Nathalie
Arthaud : “Ce qui manque, c’est un parti révolutionnaire”
11 Mars 2020
« De la gauche à l’extrême
droite, la bourgeoisie dispose de plusieurs partis, tous dans le camp du grand
patronat, les uns ouvertement, les autres de façon hypocrite. Quand le pouvoir
les a trop usés, ils se passent le relais, mais ils mènent tous la même
politique au service de la bourgeoisie. Et le Rassemblement national, le seul
que l’on n’a pas vu à l’œuvre, a exactement les mêmes ambitions que les autres.
[…]
Un exemple, celui du logement.
L’appel de l’abbé Pierre date de l’hiver 1954. La mobilisation autour des
enfants de Don Quichotte, qui avaient installé des tentes le long du canal
Saint-Martin, date de 2006. Depuis 2007, il y a même une loi qui consacre le
droit au logement. C’était il y a treize ans ! On a vu au pouvoir la
droite avec Sarkozy, la gauche avec Hollande, et maintenant Macron... Et nous
en sommes au même point : des milliers de femmes et d’hommes sont toujours
condamnés à dormir dans la rue. Des millions de familles sont rackettées par
des marchands de sommeil, ou forcées de vivre dans des logements insalubres ou
tellement petits que la vie y est impossible. Et les prix ne cessent de monter.
[…]
Eh bien, il faut un parti qui
place le droit de se loger pour les travailleurs, pour les exploités et pour
les plus pauvres, au-dessus du droit de propriété et du marché. Il faut un
parti qui place le droit de se nourrir correctement, de se chauffer, de se
soigner, de s’éduquer, au-dessus des lois du capitalisme. Un parti qui combatte
le droit des riches, des possesseurs de capitaux, de dominer l’économie, en
contestant la propriété privée des usines, des banques, des grandes
entreprises, des chaînes commerciales.
Il revient aux travailleurs de
construire ce parti, leur propre parti. Pas un parti de notables ou
d’arrivistes qui voudraient vivre de la politique. Un parti d’ouvriers,
d’employés, d’aides à domicile, d’agents de sécurité, d’infirmières… qui
permette aux travailleurs de se rassembler et de défendre leurs intérêts là où
ils travaillent, là où ils vivent. Un parti qui rassemble ceux qui refusent la
condition d’exploité et veulent changer la société : un parti ouvrier
révolutionnaire. […]
Le fossé entre riches et
pauvres ? Aujourd’hui il dépasse l’entendement ! 1 %, les
ultra-riches, possèdent deux fois plus que 90 % de la population sur la
planète. Aujourd’hui aux États-Unis, on a d’un côté un politicien comme
Bloomberg, qui était prêt à débourser un milliard en publicité de campagne
électorale, et de l’autre des femmes et des hommes diabétiques qui ne peuvent
plus payer l’insuline dont ils ont besoin et qui mettent leur vie en
danger ! En France, dans le quartier de la Défense, des dizaines de
milliards s’échangent tous les jours entre rois de la finance. Et le soir, sous
la dalle, des centaines de SDF se cherchent un endroit pour dormir !
Et que vaut la vie des centaines
de milliers de femmes et d’hommes piégés à Idlib en Syrie dans des conditions
dramatiques ? […] Et les milliers de migrants qui sont actuellement jetés
contre les barbelés de l’Union européenne par Erdogan, pour faire du chantage à
l’Union européenne ? C’est infect bien sûr de la part d’Erdogan. Mais
l’attitude de l’UE, qui installe ses barbelés et tire sur ceux qui tentent de
les forcer, comme c’est le cas à la frontière grecque aujourd’hui, est dix
fois, cent fois plus infecte ! […]
Maintenant, il nous reste huit
jours de campagne. Eh bien, il faut continuer sur notre lancée. Il faut bien
sûr faire connaître l’existence de nos listes, et par tous les moyens que vous
trouverez bons : tractages, diffusion dans les boîtes aux lettres,
messages sms, présence sur les marchés, devant les bureaux de poste… et surtout
par la discussion. […]
Nous en sommes encore au stade de
semer des graines. Nous en sommes encore tout simplement à propager la
conscience de classe. Mais ce sont des graines précieuses, parce que ce sont
les seules qui peuvent faire pousser une autre société, une société vraiment
humaine, parce que débarrassée de l’exploitation de l’homme par l’homme !
Alors vive le communisme, vive le
parti ouvrier révolutionnaire ! »
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire