Non, le
gouvernement n’en a pas fini avec la contestation !
Aujourd'hui, alors que la plupart
des grévistes de la SNCF et de la RATP sont allés jusqu’au bout de leurs
possibilités avec 30, 40 ou 50 jours sans salaire, des milliers de femmes et
d’hommes continuent la grève. Et la nouvelle journée de grèves et de manifestations
de vendredi 24 janvier fera sans doute encore le plein.
Ceux qui se battent depuis un
mois et demi ne sont pas près de se taire. Tant qu’ils en auront les forces,
ils s’opposeront et dénonceront la politique anti ouvrière de Macron. Et c’est
un encouragement pour tous les travailleurs, car les jusqu’au-boutistes ne sont
pas du côté des grévistes et des manifestants. Ils sont du côté de ce
gouvernement qui va ajouter des retraités pauvres aux retraités pauvres.
Tout ce week-end, ministres, députés
et journalistes à la solde de Macron et de Philippe ont brodé sur le prétendu
tournant radical et violent pris par le mouvement, parce que les actions et les
comités d’accueil se multiplient pour conspuer Macron et les élus de la
majorité. Mais les images de manifestants battus à terre ou matraqués montrent
clairement de quel côté se situe la violence.
Oui, le jusqu’au-boutisme est du
côté du gouvernement et de ce grand patronat rapace, capable de tout pour faire
les poches des travailleurs. Il est du côté de ces grands actionnaires qui
enchaînent les plans de licenciements et imposent des salaires indignes pour
ajouter des zéros à leurs millions ou leurs milliards de profits.
Pendant que nous nous battons
pour ne pas perdre 200, 300 ou 400 euros sur nos retraites, Carlos Ghosn
réclame, en guise de bons et loyaux services rendus à Renault, une retraite
chapeau annuelle de 770 000 euros – ce que bien peu de travailleurs
gagnent en une vie. Et, cerise sur le gâteau, il revendique en plus l’attribution
de 15 millions en actions !
Macron a accueilli au château de Versailles
les porte-paroles des vrais maîtres de la société : quelque 200 PDG de
grands groupes internationaux. Entre le repas et la visite des appartements de
la Reine, il a sans doute promis à ces seigneurs des temps modernes de
nouvelles réductions d’impôts. Il les a assurés de tout son soutien pour qu’ils
disposent de travailleurs exploitables et corvéables à merci.
C’est cette politique au service
de ces prédateurs qui alimente l’exaspération des classes populaires.
Le mouvement des gilets jaunes
avait déjà montré que la colère était profonde dans le monde ouvrier des
petites entreprises, chez les femmes précaires, les artisans et les retraités.
La mobilisation de ces dernières semaines en donne la mesure dans des couches
encore plus larges puisqu’elle a touché les transports mais aussi l’Éducation
nationale, la Culture, la Justice et les hôpitaux.
Nul doute que la colère couve
aussi dans l’écrasante majorité de la classe ouvrière qui n’a pas encore bougé.
Elle s’est accumulée pendant des années d’attaques ininterrompues venues des
gouvernements successifs comme du grand patronat. Salaires, emplois, conditions
de travail, droits des travailleurs, accès aux services publics, tout y est
passé. Alors, cette colère éclatera inévitablement.
Où que l’on travaille, dans le
privé ou le public, dans l’industrie ou les services, nous n’aurons pas d’autre
choix que de nous battre, car la bourgeoisie ne s’arrêtera pas là.
En pleine mobilisation sur les retraites,
le grand patronat a annoncé de nouvelles vagues de licenciements. C’est le cas
par exemple à Auchan. Sans même attendre la fin de la grève la direction de la
SNCF a annoncé un plan d’économies d’un milliard. Autrement dit, le hold-up va
continuer et, pour ne plus le subir, il faudra emprunter la voie de la lutte
collective.
Aujourd'hui, la contestation se
prolonge, ce qui exaspère au plus haut point Macron, Philippe et leur monde
bourgeois. Ces Messieurs ont l’habitude de commander et de se faire obéir, et
ils découvrent que les travailleurs peuvent rendre les coups. Eh bien, il va
falloir qu’ils s’habituent !
Les cheminots et les agents de la
RATP ont fait la démonstration qu’il était possible de faire sauter la chape de
plomb de la résignation. Ils ont prouvé que, malgré les tentatives patronales
de divisions et toutes les pressions qui poussent les travailleurs à se taire,
ils sont capables de relever la tête et de s’unir dans la lutte pour se faire
respecter.
C’est une leçon qui fera son chemin
dans la conscience des millions de travailleurs qui, chaque jour, sont poussés
un peu plus à bout.
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