Que
2020 soit l’année de la riposte du monde du travail !
30 décembre 2019
Rassemblements devant les gares,
repas de fête des grévistes, spectacle des danseuses en grève devant l’Opéra à
Paris, manifestations locales samedi 28 décembre : au bout de 26 jours, la
grève contre le saccage des retraites est bien vivante. Les appels à la trêve
et les manœuvres du gouvernement ont échoué à l’enterrer sous le sapin et c’est
un beau cadeau, plein d’espoir, pour le camp des travailleurs !
Les directions de la SNCF et de
la RATP ont beau assurer que la circulation s’améliore, parler de
« réouverture de ligne » quand un métro dessert péniblement quelques
stations du parcours pendant trois heures, la réalité est que les grévistes
tiennent. Malgré les difficultés financières, malgré les tentatives de
démoralisation à coups de calomnies, ils tiennent.
Le gouvernement a aussi essayé de
s’appuyer sur des dirigeants syndicaux prêts à se satisfaire de quelques
mesures catégorielles. Mais les grévistes ne se sont pas laissé prendre à cet
attrape-nigaud et ont poursuivi la lutte en proclamant : « c’est
la grève, pas la trêve, qui donnera un avenir à nos enfants ». Ils peuvent d’ores et déjà être fiers de
cette combativité, qui représente en elle-même une victoire pour le camp des
travailleurs et lui ouvre des perspectives pour l’année qui vient.
Cette grève est importante non
seulement par sa durée, supérieure à celle du mouvement de 1995 contre la
réforme Juppé, mais aussi par son caractère non corporatiste. Les bataillons les
plus combatifs, formés de travailleurs de la SNCF et de la RATP en grève
reconductible, ont été rejoints par les salariés d’autres secteurs,
enseignants, travailleurs des raffineries et d’EDF, hospitaliers, pompiers. Et
pendant les temps forts, on a vu des salariés du privé rejoindre les
manifestations.
Au-delà des inconvénients
entraînés par l’absence de transports ou la fermeture des écoles, au-delà des
situations particulières de chaque profession, la majorité des travailleurs est
consciente que cette réforme est la dernière en date d’une série d’attaques
visant à appauvrir un peu plus l’ensemble du monde du travail, du privé comme
du public. Avec sa réforme des retraites, le gouvernement frappe dans la lignée
des mesures déjà prises contre les travailleurs, avec la destruction du code du
travail, avec la réforme de l’indemnisation du chômage qui s’en prend aux
allocations des plus précaires.
Si le pouvoir met quelques bémols
aujourd’hui, c’est parce que la riposte des travailleurs en grève l’y oblige.
Les promesses de « transitions » pour les retraites de certaines
professions et même l’annonce du report du nouveau calcul des APL, qui
entrainerait la baisse des allocations pour 1,2 million de familles et leur
suppression pour 600 000 foyers, sont à mettre au crédit de la grève.
Macron et les siens mènent la
guerre à la classe ouvrière pour que la plus grande part possible de la
richesse de la société revienne à la classe capitaliste. Dans cette période de
crise, de marasme économique, c’est ainsi que les capitalistes assurent leurs
profits. C’est à ces maîtres-là et à la logique de leur système qu’obéissent
les gouvernements. Des centaines de milliers de familles ne s’en sortent
plus ? De plus en plus de retraités figurent parmi les bénéficiaires des
Restos du cœur ? Tant pis ! C’est à ce prix que les fortunes des
grands bourgeois continuent à battre des records.
Pour inverser le rapport de force
et remporter la bataille, la sympathie ou le soutien financier aux grévistes ne
suffiront pas. Il faudra que le mouvement s’élargisse et que la grève devienne
l’affaire de tous les travailleurs. C’est la rapacité de ces capitalistes
jamais assez riches, c’est l’arrogance de leurs serviteurs privilégiés qui
vantent aux travailleurs les charmes de l’égalité dans la misère, qui finiront
par faire franchir le pas à l’ensemble de la classe ouvrière.
La bataille est loin d’être
terminée et il faudra être nombreux dans la rue pour la journée de grève et de
manifestations du 9 janvier. Mais une fraction du camp des travailleurs a
relevé la tête contre ces représentants des riches qui croient qu’ils sont
faits pour encaisser les coups et obéir. Et en montrant que tous les coups ne
passent pas sans réaction, les grévistes font une démonstration qui est dans l’intérêt
général de tous les travailleurs.
Alors, souhaitons que l’année qui
vient voie tous les travailleurs garder la tête haute, qu’elle soit une année
de combat de la classe ouvrière, pour son avenir et pour celui de toute la
société.
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