Retraites
: le gouvernement joue la prudence
23 Octobre 2019
Alors qu’il avait annoncé par
avance qu’il mènerait la démolition des retraites tambour battant, le
gouvernement cherche désormais à temporiser.
Édouard Philippe se veut
rassurant : « Je ne suis pas du tout le pied sur
l’accélérateur », « on a beaucoup, beaucoup de temps
encore », a-t-il lancé lors d’un débat sur les retraites. Ajoutant
même que le système actuel « est et a été à bien des égards un bon
système », « à peu près équilibré financièrement. »
On en viendrait presque à se demander pourquoi il veut en changer. S’il
maintient bien sa volonté de le transformer en système par points, et de
remettre en cause les régimes dits « spéciaux », qu’on ne s’alarme
pas ! Rien n’est tranché, tout sera négociable… La réforme pourrait même
ne toucher que les nouveaux entrants sur le marché du travail, épargnant les salariés
actuels. Elle ne serait donc pleinement appliquée que dans 45 ans.
Pas de quoi s’inquiéter donc, et
se mobiliser ! Car ce qui inquiète le gouvernement, lui, ce sont les
réactions du monde du travail. C’est même pour cela qu’il joue plus volontiers
du pipeau que du bâton en ce moment.
Déjà, le mouvement des gilets
jaunes avait obligé Macron à en rabattre au printemps dernier. La journée de
grève très suivie des travailleurs de la RATP en septembre, peu de temps après
l’annonce de la réforme, a eu l’effet d’un avertissement.
Elle est venue rappeler qu’il y a
24 ans, en novembre-décembre 1995, le gouvernement de l’époque avait été obligé
de remballer sa réforme des retraites face à la mobilisation des travailleurs,
dans les transports et au-delà.
Dans ce contexte, l’écho
favorable rencontré chez les travailleurs par la date du 5 décembre l’oblige à
redoubler de prudence. Appelée par plusieurs syndicats de la RATP et de la SNCF
et reprise nationalement par la CGT, FO, Solidaires et la FSU, la journée de
grève du 5 décembre pourrait marquer une étape dans la lutte contre l’attaque
du gouvernement.
Et le fait que le gouvernement
tente de désamorcer la colère ne peut être qu’un encouragement à la
mobilisation pour tous les travailleurs.
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