Entre
conflit commercial et menaces de guerre, un système en crise
Les fortes chaleurs de l’été sont
accompagnées d’orages violents qui, localement, peuvent faire des ravages. Mais
la tempête la plus dévastatrice se forme au cœur même de l’économie. Elle suit
la logique folle des marchés, des profits et des rivalités commerciales. Et
comme on l’a vu tant de fois dans l’histoire, elle conduit droit à la crise et
parfois à la guerre généralisée.
Depuis la mi-juillet, la guerre
menace dans le détroit d’Ormuz. Ce bras de mer, où circulent des milliers de
pétroliers venus du monde entier, est le nouveau terrain d’affrontement entre
les États-Unis et l’Iran depuis que Trump a interdit à Téhéran de vendre son
pétrole.
La semaine dernière, Trump a
relancé les hostilités avec la Chine en décidant d’étendre les droits de douane
à toutes les importations chinoises. Celle-ci a riposté en jouant sur la
dévaluation de sa monnaie, le yuan.
Les conséquences sur les bourses
ont été immédiates. En une semaine celle de Paris chutait de 5 %. Le 5
août, Wall Street a enregistré son pire chiffre de l’année. « Les
perdants étaient partout. La technologie. Le commerce. Le pétrole… »,
note la presse américaine. Selon les spécialistes de la Silicon Valley, « Microsoft,
Amazon, Apple, Facebook et Alphabet ont perdu au total 162 milliards de dollars
de valeur boursière ». C’est dire la fragilité de tout leur système.
Cela fait des mois que les
économistes bourgeois alertent quant à la multiplication et à la taille des
bulles spéculatives. Depuis le krach de 2008, toutes les banques centrales ont
déversé des centaines de milliards dans l’économie à des taux d’intérêt
historiquement faibles pour aider à la reprise. Mais ces milliards n’ont pas
été investis dans la production, ils ont servi à spéculer.
Aujourd'hui, la quantité de
matière explosive est plus importante que jamais. Le moindre choc,
l’incertitude ou la perte de confiance dans telle ou telle valeur, peut donc
agir comme un détonateur sur un baril de poudre.
Les profiteurs de ce système en
sont tellement conscients qu’ils se ruent désormais sur les valeurs refuge,
l’or, l’immobilier et même les dettes des États qui leur permettent de mettre
en sécurité leurs milliards malgré des taux d’intérêt négatifs. Et puis, comme
valeur sûre, il y a le luxe qui a connu une croissance folle faisant grimper la
fortune de Bernard Arnault, PDG de LVMH, de 40 milliards de dollars en un an,
soit une augmentation de 106 millions par jour ou 4 millions et demi par
heure !
Et à côté de cela il manque de
l’argent pour les hôpitaux et pour les Ehpad. Des pays aussi riches que la
France sont incapables ne serait-ce que d’entretenir leurs chemins de fer.
L’écrasante majorité de ceux qui sont indispensables à la vie sociale voient
leurs conditions de vie se dégrader. Nombre de salariés triment pour 1 200
euros net. Des milliers de livreurs Deliveroo, Uber et autres, véritables
damnés du bitume, enfourchent leur vélo des heures durant pour des salaires de
misère.
Toutes les activités économiques
sont parasitées et détournées de leur utilité sociale par la rapacité
capitaliste. Mais, pire encore, tout le système est dépendant des paris
spéculatifs et, au moindre vent de panique, tout peut s’écrouler.
Malgré les moyens technologiques
à notre disposition, la production des matières premières et de l’énergie, la
production de nourriture, de médicaments, les activités de communication et de
transport, la construction de logements peuvent être arrêtées net.
Parce que d’immenses richesses
s’accumulent à un pôle et parce que les capitalistes nagent dans les milliards
et les jouent à la Bourse, l’économie court droit au krach, à de nouvelles
destructions, aux pénuries, au chômage de masse, à la misère, si ce n’est à la
guerre généralisée. Y a-t-il économie plus injuste et plus folle ?
Seul le monde du travail est en
mesure de remettre l’économie sur ses pieds. Ses intérêts l’y poussent car les
travailleurs sont les principales victimes du parasitisme des capitalistes. Ils
subissent une situation économique de plus en plus tendue où la course à la
rentabilité ne cesse d’aggraver les conditions de travail, de supprimer les
emplois et multiplier la précarité. Et en cas de krach ou de guerre, ils seront
les premiers sacrifiés.
Mais en retrouvant le chemin de
la lutte et de l’organisation collective contre la classe capitaliste, c’est à
toute la société que les travailleurs redonneront un avenir. Car ils sont les
seuls à pouvoir impulser une économie organisée collectivement pour répondre
aux besoins de tous. Pour cela il faut renverser le pouvoir de la grande
bourgeoisie et mettre fin à la propriété privée des groupes capitalistes.
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