Fonction
publique : les raisons de la colère
08 Mai 2019
Les neuf principaux syndicats de
la fonction publique appelaient les salariés de ce secteur à faire grève et à
manifester le jeudi 9 mai contre le projet de réforme du gouvernement. Et il y
a toutes les raisons de vouloir se battre contre cette nouvelle attaque qui vise
les travailleurs de ce secteur.
Comme à son habitude, le
gouvernement a sorti son attirail démagogique pour justifier une mesure
antiouvrière. Le secrétaire d’État auprès du ministre de l’action et des
comptes publics, Olivier Dussopt, a expliqué qu’il s’agissait de répondre aux
attentes des citoyens en modernisant le recrutement et la rémunération des
fonctionnaires pour rendre la fonction publique « plus attractive et plus
réactive ».
Dans la langue de ces gens-là,
moderniser veut dire supprimer 120 000 postes et permettre d’imposer la
mobilité aux agents. Rendre « plus réactive » se traduit par
augmenter le nombre de contractuels et la précarité avec le recours à un
nouveau type de contrat : le « contrat de projet », un CDD de un
à six ans. Enfin rendre « plus attractive » signifie introduire
encore plus de salaire au mérite pour surtout continuer à geler les salaires de
tous les fonctionnaires.
Cette réforme vise en fait à
supprimer des emplois et aggraver les conditions de travail des salariés du
secteur.
Les enseignants qui se battent
contre les suppressions de postes et la loi Blanquer seront nombreux dans la
rue car ils n’acceptent pas cette nouvelle régression qui s’accompagne d’une
volonté de mise au pas, avec le projet de pouvoir les sanctionner en cas de
critique de l’institution.
Les travailleurs des Urgences des
hôpitaux expriment aussi leur colère contre des conditions de travail
insupportables et un manque d’effectifs qui rend chaque journée de travail
périlleuse. Ils sont en grève dans plusieurs hôpitaux à l’échelle du pays.
En plus de faire payer aux
classes populaires, par ces économies, les cadeaux faits en permanence aux
capitalistes, le gouvernement, en s’attaquant au secteur public, aide
l’ensemble du patronat à aggraver encore l’exploitation de tous les
travailleurs du privé.
Seule la mobilisation de
l’ensemble du monde du travail rendra possible de faire reculer gouvernement et
patronat.
Marion AJAR (Lutte ouvrière n°2649)
A
Argenteuil, une assemblée des grévistes de l’Éducation a lieu aujourd’hui à 10
heures à l’espace Nelson Mandela
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