Algérie :
Les travailleurs dans la mobilisation
Le 25 mars, à Tizi-Ouzou, les
travailleurs communaux, les employés du service de l’eau et les postiers des
160 bureaux de poste de la willaya ont répondu massivement à l’appel à la grève
de l’union locale de l’UGTA, contre le système mais aussi pour le départ du
secrétaire général du syndicat, Sidi Said, soutien fidèle du régime.
Mardi 26 mars, malgré les
vacances scolaires, les étudiants étaient de nouveau dans la rue dans de
nombreuses villes.
Sur les réseaux sociaux, un appel
à la grève générale des travailleurs du secteur public pour une durée de trois
jours à partir du mardi 26 mars a été largement relayé. Mais il a aussi été
largement critiqué par tous ceux qui, au sein de la contestation, incarnent une
opposition libérale et ne souhaitent pas que les travailleurs apparaissent
comme une force. Pour contrecarrer la grève, ils invoquent l’unité et agitent
la menace de division.
Les travailleurs qui ont commencé
la grève le 26 mars n’ont pas l’intention de s’effacer. À Bouira, les
travailleuses de l’usine Bouira Draps ont rejoint la marche qui réunissait les
travailleurs d’Algérie poste, Algérie télécom, du commerce, les employés de la
culture, du secteur social, de Sonelgaz, des transports, du Trésor public et de
la direction de l’Emploi. À Bejaia, les forestiers et les travailleurs du
secteur agricole ont manifesté ainsi que les travailleurs de l’Angem. À
Boumerdès, les travailleurs de Socotide ont répondu à l’appel. Dans la banlieue
d’Alger, ceux de la SNVI en ont fait autant et ont manifesté dans la zone
industrielle de Rouïba. À Oran, les dockers du port d’Arzew en grève ont
inscrit sur leurs banderoles « Les travailleurs de l’entreprise du port
d’Arzew soutiennent el hirak (le mouvement) », mais ils
dénoncent aussi l’UGTA, le « syndicat de la honte. » Son secrétaire
Sidi Saïd est rebaptisé Seidhoum (leur maître) Saïd.
La contestation du système
devient en tout cas l’affaire de nombreux travailleurs du public et du privé.
L.W. (Lutte ouvrière n°2643)
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