Combattre le capitalisme, une
nécessité matérielle et politique
Après l’agression antisémite dont
Finkielkraut a été victime, une partie de la caste politique et médiatique
instruit un procès à charge contre les gilets jaunes. Oubliées les
revendications légitimes de hausse du pouvoir d’achat ! Oubliée la demande
de justice sociale et du rétablissement de l’ISF ! Le mouvement est ravalé
à une « horde » complotiste, haineuse et violente.
Tout travailleur conscient
rejette la saloperie antisémite comme toutes les autres formes de racisme. Les
crapules qui profitent de ce mouvement populaire pour parader rappellent les
pires moments de l’histoire où les Juifs, les Tziganes et les militants
ouvriers antifascistes étaient menés aux camps d’extermination.
Les antisémites, comme les
xénophobes et les racistes, qu’ils viennent de l’extrême droite ou des milieux
intégristes religieux, préparent une société barbare dont les travailleurs
seraient les principales victimes. Mais l’antisémitisme n’a pas été inventé par
les gilets jaunes !
S’il y a des responsables à
pointer du doigt, il faut les chercher du côté de ces dirigeants politiques qui
manifesteront peut-être mardi 19 février pour le dénoncer. En accusant les
immigrés de tous les maux et en nous renvoyant en permanence à notre identité
nationale, ils alimentent le climat délétère sur lequel peut aussi fleurir
l’antisémitisme. Alors, que ces gens-là fassent la leçon aux gilets jaunes est
révoltant !
Il y a trois mois, plusieurs
centaines de milliers de femmes et d’hommes ont revêtu le gilet jaune pour
exprimer une colère sociale. Chaque semaine, des dizaines de milliers d’entre
eux continuent de se mobiliser. Pas seulement dans les manifestations du
samedi, mais aussi sur des ronds-points et dans des petites villes où les
caméras de télévision ne trouvent rien de croustillant car il n’y est question
que de fins de mois difficiles et de galères de boulot.
Les mille et une injustices
quotidiennes subies par les travailleurs et les plus pauvres, parmi lesquelles
le mépris social si souvent teinté de racisme, n’intéressent pas du tout le
gouvernement. Ce dernier a organisé le grand débat pour noyer les
revendications sociales dans un tas d’autres problèmes et pour laisser pourrir
le mouvement.
Mais c’est toute la situation
économique, sociale et politique qui est en train de pourrir !
Le gouvernement essaye de faire
croire à la sortie du chômage de masse parce que le taux de chômage aurait
baissé et que des entreprises n’arrivent pas à recruter. Mais les suppressions
d’emplois continuent dans toutes les grandes entreprises. L’État-patron
lui-même refuse d’embaucher dans les hôpitaux, l’éducation et tous les autres
services utiles à la population. Et des milliers de personnes attendent
désespérément une formation à Pôle emploi.
En réalité, la crise économique
s’approfondit. Les injustices et les inégalités explosent parce que la classe
capitaliste est de plus en plus rapace et aveuglée par la recherche du profit.
Et toute l’économie est gangrenée par la finance.
Emploi, salaire, retraite,
logement, garde des enfants, déserts médicaux, transports publics, prise en
charge des handicapés ou des personnes âgées dépendantes… le gouvernement est
incapable d’apporter la moindre solution à des problèmes élémentaires et
quotidiens.
Il est également incapable
d’enrayer les catastrophes climatiques et humanitaires qui menacent la société.
Et il l’est tout autant pour contrer la montée des idées réactionnaires et le
délitement moral de la société qui sont alimentés par le repli sur soi, la
misère et la marginalisation sociale. Cela a de graves conséquences car les
forces politiques les plus réactionnaires prêtes à s’appuyer sur les pires
préjugés sont à la manœuvre avec l’ambition de prendre la place de partis
politiques discrédités.
Si elles parviennent au pouvoir,
ces forces se porteront au secours de l’ordre bourgeois et en commençant à s’en
prendre aux immigrés, avant d’attaquer l’ensemble du monde du travail.
Pour les travailleurs, lutter
pour leurs intérêts matériels ne peut suffire. Il faut aussi lutter contre le
système capitaliste, porteur de bien d’autres menaces. Lever le drapeau de
l’émancipation sociale, c’est-à-dire d’une société débarrassée de la dictature
du grand capital, doit être leur perspective.
Tous les jours, des travailleurs
sont amenés à se défendre contre le grand patronat. Il faut que leur combat
devienne collectif, le combat de la classe ouvrière contre la classe
capitaliste. L’aboutissement doit en être le renversement de ce système
capitaliste qui empoisonne la société.
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