L’extrême
droite et les hausses du carburant
De Dupont-Aignan à Le Pen en
passant par des responsables locaux de leur parti respectif, l’extrême droite
s’affiche solidaire de la contestation qui s’exprime sur les réseaux sociaux
contre les hausses du prix du carburant en prenant date pour le 17 novembre.
« Il faut bloquer toute la
France le 17 novembre, il faut que la population française dise à ce
gouvernement : “Maintenant ça suffit !” » a ainsi
déclaré Dupont-Aignan. Même ton enflammé du côté de Le Pen : « L’ensemble
de nos élus et délégués départementaux, de nos fédérations, rejoindront la
contestation qui est en train d’émerger. »
Les hausses de prix touchent une
large partie de la population, dont une fraction de la petite bourgeoisie,
artisans, petits et grands patrons du transport ou du BTP, dont l’extrême
droite vise la clientèle et qui, pour l’heure, donne le ton en mettant l’accent
sur le matraquage fiscal du gouvernement. C’est un terrain sur lequel une Le
Pen ou un Dupont-Aignan se sentent à l’aise et qui leur offre en prime
l’occasion de prendre des airs contestataires.
Bien sûr, les hausses de prix
concernent aussi tous les travailleurs, et il ne déplaît pas à l’extrême droite
de se donner l’air de les défendre, à condition qu’ils se rangent derrière
elle, et en faisant chorus avec le patronat petit et moyen.
Mais c’est justement ce que la
classe ouvrière n’a aucun intérêt à faire. Elle doit au contraire se donner les
moyens de faire entendre sa propre protestation et ses propres exigences, sur
son terrain de classe, n’en déplaise à l’extrême droite, et à cette partie du
patronat qui voudrait faire mine de défendre aussi ses propres salariés, alors
qu’elle ne se bat que pour son tiroir-caisse.
Nadia
CANTALE (Lutte ouvrière n°2622)
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