Retraites
: attaques en série
Après une série de ponctions au
porte-monnaie des retraités, l’attaque généralisée contre le système des
retraites se profile. Les syndicats sont convoqués le 10 octobre pour entendre
les propositions gouvernementales. Ils auront quelques semaines pour les
accepter, faute de quoi le gouvernement se passera de leur avis et mettra en
route sa réforme par décret.
Entre-temps le gouvernement, le patronat
et leurs moyens d’information mènent campagne pour présenter les travailleurs
retraités comme des nantis, des égoïstes, des gens qui ont profité de la vie
alors que tout allait bien et qui refusent maintenant d’être solidaires des
jeunes générations qui souffrent. Ainsi l’augmentation de la CSG payée par les
retraités et le quasi-blocage de leurs pensions serviraient, prétendent-ils, à
aider les 18-25 ans sans formation, sans emploi et sans secours.
Ces gens mentent sans vergogne.
Ils savent pertinemment que l’argent volé aux travailleurs, y compris aux
travailleurs retraités, va par mille canaux dans les coffres des capitalistes.
Les reculs imposés aux différentes catégories du monde du travail depuis des
années ont bénéficié aux seuls possédants.
Les discours intéressés sur
l’équilibre des caisses de retraite parlent de tout, de l’augmentation de
l’espérance de vie, du chômage de masse permanent, des régimes spéciaux, de
l’entrée tardive dans le monde du travail, de la complexité des carrières, de tout,
sauf d’une chose : l’explosion des profits patronaux, fondée sur
l’exploitation croissante des travailleurs.
Les attaques passées, présentes
et futures, contre les retraites sont un volet de l’attaque générale contre le
monde du travail. Les patrons sont directement responsables du déséquilibre des
caisses de retraite puisqu’ils sont responsables de la diminution des
cotisations entraînée par le chômage, le blocage des salaires, la précarité
généralisée. Ils en sont également responsables en tant que bénéficiaires des
exonérations de cotisations, rarement et mal compensées par l’État. Et ils
comptent gagner encore grâce à la réforme des retraites qui s’annonce.
Les mesures prises successivement
par tous les gouvernements, depuis 1987 et le premier rapport préconisant
l’allongement de la durée de cotisation, font que les travailleurs partent de
plus en plus tard, avec une retraite diminuée, même ceux, de plus en plus
rares, qui n’ont pas subi de périodes de chômage. Des millions de travailleurs
retraités doivent se débrouiller avec moins de 1 200 euros par mois et souvent
beaucoup moins.
Il aura fallu deux siècles de
luttes pour que, à partir des années 1960, une fraction des travailleurs d’un
pays richissime comme la France commence à pouvoir vivre dignement. Le
capitalisme pourrissant n’aura pas maintenu cette possibilité bien longtemps.
Paul
GALOIS (Lutte ouvrière n°2617)
Faites
bon accueil aux militants de Lutte ouvrière qui viendront ce matin à votre
rencontre dans différents quartiers d’Argenteuil
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