Massacre
des Rohingya : hypocrisie des grandes puissances
Samedi 25 août, un an après leur
exode massif de Birmanie pour fuir les persécutions et les massacres de
l’armée, des milliers de Rohingya, réfugiés dans les camps situés au
Bangladesh, ont manifesté.
Il y a un an en effet, l’armée
birmane lançait une offensive de grande ampleur contre les populations rohingya
concentrées dans l’ouest du pays. Comptant plus d’un million de membres, cette
minorité de confession musulmane dans un pays dominé par les courants
bouddhistes intégristes, et de longue date victime des exactions du pouvoir, a
été déchue de la nationalité birmane depuis 1982 et n’a accès ni aux emplois,
ni aux écoles, ni aux soins.
Le 25 août 2017, l’armée birmane
s’est déchaînée contre les populations civiles : villages incendiés, femmes
violées, assassinats de sang-froid devant les proches.La population rohingya a
été réduite à fuir massivement. Aujourd’hui 700 000 de ses membres grossissent
les camps de fortune du district de Cox’s Bazar, au Bangladesh.
Dans un rapport rendu public le
27 août, une commission d’enquête de l’ONU accuse aujourd’hui « les hauts
gradés de l’armée [birmane], y compris le chef d’état-major, le général
Min Aung Hlaing », et demande à ce qu’ils soient « poursuivis pour
génocide ». Le rapport critique également la dirigeante birmane Aung San
Suu Kyi – qui, il faut le rappeler, a reçu le prix Nobel de la paix en 1991 –
pour n’avoir pas « utilisé sa position de facto de chef du gouvernement, ni
son autorité morale pour contrer ou empêcher le déroulement des événements […]
».
La population rohingya réclame
justice, mais elle ne pourra guère l’obtenir de l’ONU. Cette institution
internationale représente les grandes puissances qui font mine aujourd’hui de
condamner le pouvoir birman, mais l’ont surtout soutenu pour protéger les
intérêts de leurs trusts qui exploitent le sous-sol birman, tel le trust
français Total.
Aline
RETESSE (Lutte ouvrière n°2613)
Réfugiés
Rohingya
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