La colère
des cheminots est aussi la nôtre
Ce mardi 12 juin est un nouveau
temps fort de la mobilisation des travailleurs du rail. Quel que soit notre
secteur d’activité, quel que soit notre statut, souhaitons que cette « journée
de la colère cheminote » soit un succès et qu’elle montre à nouveau que les
cheminots rejettent l’attaque du gouvernement.
Précaires ou non, du public ou du
privé, d’une entreprise grande ou petite, c’est en tant que travailleurs que
leur combat nous concerne. Les cheminots défendent tout ce qui compte pour
n’importe quel travailleur : leurs conditions de travail, leurs salaires, leur
relative sûreté de l’emploi. Avec leur grève, ils font un premier pas pour
s’opposer aux attaques que nous subissons tous.
Macron s’est attelé à la réforme
de la SNCF après une rafale de mesures qui ont été autant d’attaques contre les
classes populaires. Dans la foulée, il espérait imposer un recul sans combat
aux dizaines de milliers de cheminots. Eh bien, il n’a pas pu les mettre au pas
sans susciter leur opposition massive ! Leur mobilisation, qui dure depuis des
semaines, est un grain de sable qui grippe la mécanique de cette politique
anti- ouvrière : ne serait-ce que pour ça, les cheminots peuvent être fiers de
leur lutte !
Malgré tout ce que rabâchent les
médias, malgré la gêne qu’il entraîne, leur mouvement rencontre toujours de la
sympathie. Ils le constatent lors de leurs actions en direction des usagers et
vers d’autres entreprises. Et le fait que les cheminots aient l’envie et la
préoccupation de s’adresser aux autres travailleurs est l’un des aspects
positifs de ce mouvement. Oui, la grève des cheminots, qui marque l’actualité
sociale et politique depuis des semaines, montre le chemin à l’ensemble du
monde du travail.
Car en face, Macron promet de
nouveaux coups. En plus des retraites, il est maintenant question des aides
sociales. Buzyn, la ministre des Solidarités et de la Santé, assure qu’il n’y
aura pas de coupes budgétaires pour les plus pauvres. Mais en même temps, elle
dit s’interroger sur les aides jugées inefficaces, comme l’Allocation
spécifique de solidarité. Et elle parle de rediscuter des critères
d’attribution du RSA puisqu’ils ne « permettent pas le retour à l’emploi ».
Comme si c’était les critères
d’attribution des minimas sociaux qui fabriquent le chômage et pas les licenciements
massifs ! Et parmi les patrons licencieurs, l’État figure en bonne position :
non seulement, il ne crée pas les emplois nécessaires dans les secteurs vitaux
pour la population, mais il en supprime ! Il a même renvoyé vers le chômage des
centaines de milliers de contrats aidés.
Le gouvernement prétend vouloir
un « accompagnement individuel » des plus pauvres, mais c’est un accompagnement
vers le bas, vers encore plus de précarité, plus d’exploitation ! Qu’il
s’agisse d’accorder ou non une aide sociale permettant à peine de vivre ou une
augmentation de salaire, pour le gouvernement comme pour le grand patronat, «
individualiser » rime avec faire accepter toutes leurs conditions.
Voilà la société qu’ils mettent
en place. Une société où le gouvernement serre la vis à tous ceux qui ont été
jetés au chômage, pendant que les plus riches se gavent comme jamais. Un monde
où Carrefour licencie 2 100 travailleurs tandis que l’ex- PDG du groupe,
Georges Plassat, part en retraite avec près de 17 millions d’euros en poche,
qui pourraient même s’arrondir d’un bonus de 900 000 euros si l’assemblée des
actionnaires le valide !
En opposition à ce monde taillé
sur mesure pour les capitalistes, l’avenir des travailleurs passe par le chemin
que les cheminots ont emprunté à leur niveau, celui des réactions collectives.
Il n’y en a pas d’autre.
L’histoire de la classe ouvrière
se confond avec celle de ses luttes. Et même lorsque les travailleurs ne se
battent pas, la lutte de classe reste leur quotidien, car le patronat, lui, ne
désarme jamais. Il a tout un appareil d’État et les gouvernements successifs à
son service pour défendre ses privilèges et ses profits !
C’est en montrant leur force au
cours de grèves massives et d’explosions sociales que les travailleurs ont
contraint les capitalistes à lâcher du lest. Il faudra de nouveau que nous
fassions craindre aux possédants de tout perdre. Il faudra qu’ils aient peur
d’une explosion de colère telle qu’elle menace leurs propriétés et leur
monopole sur l’économie. Ce qu’il faut mettre en cause, c’est le pouvoir des
capitalistes d’imposer leur loi aux travailleurs et à toute la société.
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