Vive la grève des cheminots !
Avec, en moyenne, un train sur huit ou dix, la grève des cheminots a été massive hier. Agents de conduite, aiguilleurs, contrôleurs, guichetiers, travailleurs des ateliers ou des voies… la mobilisation touche tous les métiers du chemin de fer, cadres compris.
N’en
déplaise aux commentateurs qui ont passé des semaines à démontrer par A plus B
qu’une grève comme celle de 1995 n’était plus possible à la SNCF, les cheminots
n’ont rien perdu de leur combativité et de leur détermination. Ils ne se
laisseront pas faire, et ils ont mille fois raison.
Dans
cette jungle qu’est la société capitaliste, on ne se fait respecter qu’en
montrant sa force. Avoir confiance dans ses forces et se battre collectivement,
voilà ce qui manque au monde du travail depuis des décennies. Eh bien, en
engageant le combat, les cheminots montrent la voie pour tous les travailleurs
!
Le
gouvernement parle de reprise, les profits battent des records, les fortunes de
quelques-uns atteignent des sommets, pourquoi les travailleurs devraient-ils
accepter les licenciements, le blocage des salaires ou le recul de leurs droits
à la retraite ? Pourquoi se résigner à toujours plus de précarité ?
Le projet
du gouvernement pour le ferroviaire n’est ni plus ni moins qu’un cadeau
supplémentaire au grand capital et une attaque contre le monde du travail.
C’est non seulement la liquidation des droits des cheminots, mais c’est aussi
la liquidation de ce qui reste de service public à la SNCF.
Alors
oui, en défendant leur statut, les cheminots défendent aussi la sécurité de
leur emploi, leur salaire et leur retraite. Exactement comme le font les
salariés d’Air France. Comme l’ont fait, ce week-end, les salariés de Carrefour
qui s’opposent aux licenciements et au mépris de leur patron. Ou, comme l’ont
fait, le 22 mars, les salariés de la fonction publique en même temps que les
cheminots.
Il faut
être solidaire de cette grève, malgré les complications qu’elle provoque. Avant
de la commencer, les cheminots ont dû faire face à une campagne grossière de
dénigrement. Avec les usagers en galère, celle-ci redouble d’intensité.
Cela recommence.
Ce sont des travailleurs qui ont droit aux accusations d’égoïsme et de
corporatisme, alors que la rapacité de la bourgeoisie s’abat comme jamais sur
le monde du travail.
Alors, ne
nous laissons pas abuser. Cette grève engendre certes nombre de difficultés
pour tout un chacun. Mais nous sommes aussi des travailleurs, et notre intérêt
est que cette grève réussisse, se développe et soit victorieuse.
Si cette
grève se renforce et trouve l’appui du monde du travail, oui, les cheminots
peuvent infliger le premier revers au gouvernement Macron.
Alors,
disons-le haut et fort : la grève des cheminots est aussi la nôtre.
Défendons-là, soutenons-là. Ensemble, avec les cheminots, nous pouvons faire
reculer Macron et son gouvernement.
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