Lui faire
ravaler son mépris !
Dimanche
soir, pendant plus de deux heures et demie, Macron a étalé sa suffisance.
D’abord en s’enorgueillissant des frappes françaises sur la Syrie. Comme si
larguer des bombes sur un pays dévasté pouvait être un acte de gloire ! Et
puis, demain, il s’assiéra à la table de négociation pour remettre en selle le
régime sanguinaire d’Assad.
Sur
l’injustice consistant, comme chez Carrefour, à distribuer des millions aux
actionnaires tout en supprimant des milliers d’emplois, Macron n’avait rien à
dire. Sur les 60 à 80 milliards d’évasion fiscale ? Non plus.
Son
obsession, dit-il, est de « remettre le pays au travail ». On croirait entendre
Reagan, Thatcher ou Sarkozy ! Dans un pays où six millions de personnes
cherchent un emploi et n’en trouvent pas, à cause justement des politiques
patronales défendues par Macron, c’est le monde à l’envers.
Et avec
quel cynisme a-t-il fait la leçon aux retraités, leur expliquant que c’était
les travailleurs en activité qui payaient leurs retraites et qu’elles pesaient
beaucoup trop sur les salaires ! En bon président des riches, il ne conçoit pas
que, quand les profits augmentent, les patrons puissent augmenter les salaires.
Comme
lors de son interview sur TF1, c’est aux cheminots, aux retraités, aux
travailleurs que Macron a demandé des efforts. À tout le monde, sauf aux plus
riches. À tout le monde, sauf aux actionnaires qui encaissent les dividendes
sans rien faire de leurs dix doigts. À tout le monde, sauf à la grande
bourgeoisie, qui a eu droit à un cadeau de cinq milliards d’euros avec la
suppression de l’impôt sur la fortune et la taxe forfaitaire sur le capital.
Dans
les hôpitaux et les Ehpad, il parle de « réformer » et de « réorganiser », mais
il n’est jamais question ni d’embaucher vraiment, ni d’augmenter les salaires.
Macron n’a pas exclu de mettre en place une cinquième branche de la Sécurité
sociale pour le grand âge, mais il cherche déjà l’argent dans la poche des
travailleurs avec l’instauration d’une deuxième journée de solidarité.
Quant à
l’attaque contre les cheminots, Macron est resté droit dans ses bottes. Il
défend vigoureusement ceux qui, tels le PDG Pepy ou les ministres Elisabeth
Borne et Florence Parly, ont dirigé l’entreprise depuis 20 ans. Et il continue
de brandir le rachat de la dette comme une concession qu’il ferait aux
cheminots.
Mais
cette dette a été faite par l’État. En quoi les cheminots devraient-il s’en
sentir responsables et payer pour elle ?
Les
cheminots se battent pour que leurs conditions de travail et leurs salaires ne
reculent pas. Ils se battent pour que les jeunes ne soient pas plus précaires
et plus mal payés. Ils se battent parce qu’ils ne veulent pas devenir des
salariés jetables, ballottés au gré des appels d’offres capitalistes. Tous les
travailleurs peuvent se reconnaître dans leur combat !
Macron
veut une société où seuls le fric et la rentabilité comptent. Il parle des
injustices avec des trémolos, mais il contribue à creuser les inégalités. Et il
traite avec un mépris souverain tous ceux qui s’opposent à lui.
C’est
le cas des étudiants qui dénoncent la sélection à l’université et sont accusés
d’être des professionnels du désordre. C’est le cas des zadistes de Notre-Dame
des Landes qui sont en train d’être évacués violemment. Comme si ces 200
personnes étaient un trouble à l’ordre public qui justifie la mobilisation de
2500 gendarmes mobiles ! En fait, Macron ne tolère pas ceux qui veulent vivre
autrement.
Il
érige la compétitivité en vertu absolue et ordonne que tout le monde se plie à
ses exigences. Mais cela fait deux siècles que l’économie est basée sur la concurrence,
le marché et la propriété privée.
Et
cette concurrence, c’est la loi de la jungle. Ce sont les crises à répétition.
C’est la course aux profits, dangereuse et criminelle dans les transports,
l’agroalimentaire, la santé ou dans le domaine de l’énergie et de
l’environnement. Et n’oublions pas que la concurrence, c’est aussi la guerre.
Elle commence sur les marchés commerciaux et finit par la guerre tout court.
Il est
grand temps de dire qu’on ne marche plus. Pour l’heure, ce sont les cheminots
qui sont sur la brèche. Leur grève est massive, et sa durée prouve leur
détermination.
La CGT
appelle jeudi 19 avril à une grève et une manifestation interprofessionnelle.
Ce sera l’occasion d’ajouter notre voix à celle des cheminots. Ce sera
l’occasion de clamer notre opposition à l’ensemble de la politique de Macron.
Jeudi, soyons le plus nombreux possible en grève et en manifestation !
19 avril : toutes les raisons de manifester ensemble
Un car de
l’Union Locale des syndicats CGT d’Argenteuil partira jeudi 19 avril pour
rejoindre la manifestation interprofessionnelle à Paris-Montparnasse qui se dirigera vers la Place d'Italie. Le
rendez-vous est à 12 heures 45 devant la salle Jean Vilar, boulevard Héloïse.
Une collecte pour participer au financement au car aura lieu dans celui-ci. On
peut me transmettre les inscriptions, je transmettrai. DM
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