Plus d'un million de personnes, dont
de nombreux jeunes, ont manifesté samedi 24 mars dans la rue dans plusieurs
villes des Etats-Unis contre les armes à feu. Sur ce sujet, un article du
numéro de cette semaine de notre hebdomadaire Lutte ouvrière.
États-Unis
: les jeunes contre les armes
Le 14 mars, des centaines de
milliers de collégiens, lycéens et étudiants ont manifesté à travers tout le
pays leur dégoût de la passivité des autorités politiques vis-à-vis de la vente
libre de fusils d’assaut. Ce type d’arme a été utilisé un mois auparavant par
le tueur du lycée de Parkland, en Floride.
Ce mouvement de protestation a
touché 2 800 établissements scolaires, où des rassemblements, des débats, des
discussions ont eu lieu. Dans certains districts scolaires, les élèves ont dû
passer outre les menaces d’exclusion pour absence injustifiée aux cours. Dans
d’autres, la mobilisation n’a duré que 17 minutes, en référence aux 17 morts de
Parkland. Ailleurs, des manifestations de rue ont eu lieu en direction des bâtiments
gouvernementaux.
C’est en Floride que la pression
des lycéens s’est fait ressentir le plus tôt. Au point que, dès le 9 mars, le
gouverneur républicain, pourtant élu grâce à l’argent du lobby proarmes, a fait
voter aux parlementaires de son État une loi relevant de 18 à 21 ans l’âge
minimum pour acheter une arme à feu et interdisant la vente d’un accessoire
transformant une arme semi-automatique en arme automatique tirant à une cadence
bien plus élevée. En même temps, cette nouvelle loi incite le personnel
scolaire à être armé en permanence. Cela n’a pas de quoi rassurer !
Toujours est-il que les lycéens
sont déterminés. D’autres manifestations sont à venir. Les autorités scolaires
et nombre de politiciens, à commencer par les démocrates, voudraient canaliser
cette énergie militante vers un seul but étroit : voter aux prochaines
élections de novembre.
Or les jeunes ont vu quels liens
économiques existent entre les firmes d’armement, prêtes à tout pour continuer
leur commerce profitable, et les hommes au pouvoir, dont ils n’hésitent pas
dénoncer les mensonges. Cette prise de conscience politique ne s’arrêtera
peut-être pas là.
Lucien DÉTROIT (Lutte ouvrière
n°2590)
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