mercredi 7 février 2018

« Ecole morte » à Argenteuil et Bezons, un succès qui en appelle d’autres


Ce n’est qu’un début, le combat continue !



Le succès de l’opération « Ecole morte » et de la manifestation 

Hier mardi 6 février, l’appel à ne pas envoyer les enfants en classe a connu un grand succès, la grève appelée dans les établissements d’Argenteuil et de Bezons, connaissant quant à elle des pourcentages de participation-record. Malgré la neige, une manifestation importante d’un demi-millier de personnes a rassemblé parents d’élèves, employés territoriaux des écoles, enseignants du primaire, de collège, et de lycée, d’Argenteuil et de Bezons tous unis pour exiger les moyens pour l’Ecole publique et pour donner un coup d’arrêt à la catastrophe en marche. 



Compte-rendu d’un responsable de la FCPE95, de la manifestation, des prises de parole et de la délégation reçue à la sous-préfecture 

« Manifestation sous la neige, départ 11h de la mairie, arrivée midi 30 à la sous-préfecture : le trajet est choisi, mairie et état se renvoient la balle mais sont les deux bouts d'un même bâton comme l'a dit un intervenant. et nous ne sommes pas des balles de ping pong (autre image utilisée).

Coté parents, plusieurs groupes de parents de diverses écoles (jean macé, jj rousseau...), donc essentiellement des parents venus des écoles des quartiers pauvres.  Souvent accompagnés de leurs enfants. Ils avaient préparé des pancartes, des banderoles, c'était bien.

Je n'ai pas compté le nb de participants, les organisateurs ont annoncé environ 500.

A l'arrivée, des prises de paroles, essentiellement des enseignants et des personnels, parfois un enseignant d'une école parlait en étant entouré des parents de cette école. Seul parent à mon souvenir à avoir pris la parole : B., de Jean Macé, pour raconter les difficultés au quotidien. 

Une délégation a été reçue en sous-préfecture, la fcpe était invitée, j'ai proposé aux parents fcpe d'y aller, personne ne se sentait assez à l'aise (et je n'ai pas trouvé B.), donc j'y suis allé. la sous-préfète n'était pas là, nous avons été reçus par une dame (je n'ai pas retenu son nom ni sa fonction) et un chargé de mission (prévention de la violence). ils disaient prendre des notes pour remonter aux autorités et voir quelles réponses peuvent être apportées : en fin de rencontre la dame a promis un retour d'ici 15 jours(avant les vacances de février).

(paragraphe suivant un peu long, au cas où vous voulez faire un compte-rendu).

Les 6 profs ont parlé d'abord, à tour de rôle, et évidemment j'étais d'accord avec leurs points. Quand mon tour fut venu, j'ai commencé par évoquer le sentiment d'abandon dans les quartiers pauvres, par exemple la manif de la Croix-Duny il y a 3 ans, mais l'école est toujours délabrée, et le 1/2 rased n'a pas été remis. J’ai parlé de G.Braque, mettant en avant la conférence Thénaut/Zeniter, pour dire que des choses bien se passent à Argenteuil, à Braque en particulier, malgré la mauvaise image qu'a ce lycée.

Ensuite j'ai redis les conséquences des classes surchargées et des écoles trop grosses (organisation de l'accueil, des récrées, de la restauration ; les impacts sur les emplois du temps "à trous" dans le second degré) et du manque d'adultes, engendrant un accroissement de la violence. J'ai dit qu'en cas d'absence d'un instit, il ne faut pas éparpiller les enfants dans les autres classes, mais trouver un moyen d'accueil pour les garder ensemble (j'ai dû expliquer que les enfants, encore plus en maternelle, vivent mal ces moments, ayant le sentiment d'être punis). J'ai aussi redemandé (re-  car déjà demandé au DASEN) qu'en cas de modification de la carte scolaire (primaire comme collèges), les parents soient partie prenante des groupes de travail (et pas seulement consultés après coup), car ils ont une connaissance fine du terrain. Sur la poussée démographique, j'ai évoqué l'idée "d'école modulaire" en attendant la construction de nouvelles écoles (exemple d’Eaubonne). Comme les profs, j'ai redis que la dégradation de l'école publique, principalement le manque d'adultes dans les établissements, se traduisait par des souffrances que subissent directement les enfants. Et que les parents qui manifestaient aujourd'hui n'étaient pas ceux du centre-ville, mais des quartiers pauvres. J'ai fini en évoquant la vente d'une partie du foncier des lycées, qui symbolise l'état d'esprit des dirigeants vis à vis de l'école... » (P. R.)




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