Une belle leçon pour tous
Les
grévistes devant Citya, 3ème réseau français de l'immobilier, propriété de leur
patron, président de Tours-Métropole
Depuis plusieurs années, des
agents sont transférés depuis leur commune d’origine vers Tours-Métropole, avec
bien des disparités quant aux congés et aux primes. Par souci « d’harmonisation
», la direction de la Métropole avait annoncé qu’il n’y aurait désormais plus
de congés d’ancienneté. Pour les anciens de Tours, les plus nombreux, cela
voulait dire jusqu’à cinq jours de congé en moins.
Lors d’un
rassemblement de 800 personnes en heure d’info syndicale, la grève a été
décidé. Celle-ci a duré une semaine, du 8 au 15 février. Tous les jours, malgré
la neige et le froid, 200 à 300 grévistes se sont retrouvés pour faire le
point, discuter de la suite et participer aux actions. Le matin, plusieurs
dizaines d’entre eux ont fait des piquets de grève à 5 h et demie à l’entrée
des différents dépôts de la collecte des ordures ménagères. Ensuite ils se
répartissaient entre la Propreté urbaine et le service des égoutiers.
Lundi,
ils sont allés devant le siège de Citya, 3ème réseau français immobilier, dont
le propriétaire, Philippe Briand, est en même temps président de
Tours-Métropole. Celui-ci est en plus classé par le magazine Challenge comme
faisant partie des plus grandes fortunes de France. Que ce soit justement ce
propriétaire de grande fortune qui veuille s’en prendre à leurs congés est une
véritable provocation pour les agents dont les salaires sont au niveau du Smic
ou à peine au-dessus.
Au bout
d’une semaine, la direction de la Métropole a reculé : tous les agents de la
Métropole ont droit désormais aux cinq jours d’ancienneté. Les agents des 22
communes qui dans l’avenir seront transférés à la Métropole, y auront droit
aussi. Une ombre au tableau cependant, les nouveaux embauchés n’y auront plus
droit.
À cette
annonce, les grévistes rassemblés devant le siège de la Métropole ont discuté
ensemble, échangé leurs points de vue. Ils sentaient que pour aller plus loin,
obtenir que les nouvelles recrues aient les mêmes avantages, il aurait fallu
plus de force, être plus nombreux. Ils ont alors décidé de suspendre la grève.
Le
mouvement a changé beaucoup de choses dans les têtes. La résignation a fait
place à l’idée qu’on n’est pas obligés de se laisser faire, qu’ensemble on a
les moyens de se défendre.
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