dimanche 3 décembre 2017

Mélenchon, France insoumise, la réunion du 25 et 26 septembre



La France insoumise : Mélenchon veut nous faire marcher

Les 25 et 26 novembre, Mélenchon a réuni son mouvement La France insoumise. Il s’agissait de fixer un cap à ses militants, dont certains sont semble-t-il déboussolés par la situation, et d’indiquer ses objectifs politiques : il est clair qu’il veut, durant la présidence de Macron, apparaître comme la seule véritable opposition de gauche et s’imposer contre tous les autres candidats à ce rôle.
Le leader de La France insoumise a commencé par répondre à l’éventuelle démoralisation de ceux qui ont été déçus par la mobilisation contre les ordonnances Macron. Il a rejeté la faute sur les directions syndicales et leur désunion, qui aurait contribué à désorienter les travailleurs. Au passage, il se dédouanait lui-même de l’accusation d’avoir contribué à cette désunion en fixant sa propre journée d’action le 23 septembre sans en avoir discuté avec personne. Le fait est pourtant qu’il ne visait pas à mobiliser les travailleurs mais plutôt à saisir une occasion de s’afficher comme le véritable opposant à Macron.
Après avoir donc affirmé que La France insoumise avait « fait son devoir », Mélenchon en est venu aux objectifs de la période à venir. Il a rappelé les différents points de son programme, dans lequel on peut trouver de tout : contre le « carcan européen », contre les cadeaux aux riches, pour la République laïque sans que soit menée une guerre de religion, pour la défense des communes, « base de la liberté des Français depuis des siècles », après quoi il a tendu quelques perches, s’adressant « à ceux qui créent des plateformes de résistance populaire », aux Verts qui, sur le nucléaire, « avaient raison contre beaucoup d’entre nous », aux adeptes de la nourriture saine, un thème « qui a fait son chemin par la mobilisation constante de toutes sortes de gens et notamment des véganes ».
Il y en a donc pour tous les goûts, et Mélenchon d’annoncer que, sur cette stratégie d’ouverture, les militants de La France insoumise vont se transformer à leur tour en marcheurs, à l’écoute des habitants des quartiers populaires, « pour recueillir les sujets de lutte et proposer leur aide ». La marche est décidément tendance depuis que Macron l’a mise à la mode. Mélenchon cherche à montrer La France insoumise comme une équipe capable de gouverner le pays, « une force alternative pour exercer le pouvoir demain ». Mais en même temps, tout comme pour Macron en son temps, la « marche », l’« écoute », sont un bon moyen de rester dans le flou sur ce que cette « alternative » fera au pouvoir demain.
Alors pourquoi les travailleurs feraient-ils plus confiance à Mélenchon qu’à ces prédécesseurs ? Que pourraient-ils espérer de la nouvelle mouture d’Union de la gauche à la sauce Mélenchon ?
Doivent-ils lui faire confiance en attendant qu’il capitule à son tour devant les capitalistes ? Mélenchon dénonce « une classe sociale qui pour l’instant s’est comportée en pur parasite ». On en connaît un autre, Hollande, qui disait bien plus clairement : « Mon ennemi, c’est la finance », avant de se soumettre à elle une fois au gouvernement.
Les travailleurs, les militants de la classe ouvrière, y compris ceux influencés par le Parti communiste, devront se fier à leurs propres forces et à leurs luttes, bien plus qu’à cette énième édition du sauveur suprême.

                                                 Sylvie MARÉCHAL (Lutte ouvrière n°2574)

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire