jeudi 19 octobre 2017

Argenteuil Ecole Danielle Casanova : embauche pérenne des travailleurs en « emploi aidé »


La seule voie à suivre

 

L’association qui gère l’école des malentendants Danielle Casanova vient de décider l’embauche pure et simple des cinq salariés jusqu’alors en « contrat emploi-aidé » qui permettent un certain nombre d’activités éducatives.  Ces travailleurs risquaient le départ et le chômage dans le cadre de la politique gouvernementale (voir l’article de notre hebdomadaire ci-dessous).
         C’est une très bonne chose qui n’est finalement que très normale. Tous les travailleurs embauchés, partout, devraient l’être sous un seul contrat, l’embauche définitive pour ceux qui le souhaitent.
         Bien évidemment, ce que cette association de parents d’élèves sourds peut faire, bien d’autres associations n’ont pas les moyens ni de l’envisager ni de le faire.
         La seule politique qui s’impose en la matière, c’est d’abord le maintien en poste de tous les travailleurs en « contrats aidés », et leur transformation en emploi pérenne, avec les fonds de l’Etat, des postes de tous qui le souhaitent.

 

Emplois aidés : 150 000 licenciés

Dans de nombreux endroits, des responsables d’associations, des élus, des enseignants manifestent contre la suppression des emplois aidés. Des maires de communes populaires, réunis le 16 octobre à Grigny dans l’Essonne, ont dénoncé aussi la baisse des subventions de la politique de la ville.
Ces salariés occupent des emplois utiles. Ils ont souvent permis aux collectivités locales de pallier les suppressions de postes entraînées par les restrictions budgétaires imposées par tous les gouvernements depuis des années. Dans les écoles, ils notent les absents, surveillent, discutent avec les élèves, assurent des tâches administratives. Dans les communes, ils nettoient les rues, entretiennent les espaces verts. Ils sont les piliers de nombreuses associations de quartier, dont certaines envisagent ainsi purement et simplement de mettre la clé sous la porte si le gouvernement ne revient pas sur cette décision. Alors ces salariés, soutenus par les élus des banlieues populaires, s’organisent et manifestent.
Ainsi cinq cents élus, principalement des maires de petites communes, ont manifesté samedi 14 octobre à Avesnes-sur-Helpe, dans le Nord, pour exiger que l’on revienne sur la suppression des contrats aidés.
À Saint-Denis, toutes les associations ont fermé mercredi 4 octobre et plus de 150 personnes ont manifesté. Lors de ce rassemblement, le responsable de l’Asafi (Association solidarité amitié Français-immigrés) qui fait de l’aide aux devoirs et de l’alphabétisation a constaté : « On nous supprime les contrats aidés et en parallèle on nous demande d’accueillir des réfugiés au titre des contrats d’insertion républicaine. » Cette association risque de réduire ses activités de moitié. Une autre association, Les femmes du Franc-Moisin, œuvre pour l’insertion des femmes de cette cité de Saint-Denis, en les aidant à passer le permis, en donnant des cours de théâtre, en permettant à de nombreuses femmes immigrées de sortir de leur isolement. Cette association risque aujourd’hui de fermer.
Le gouvernement a le culot de dire que ces emplois aidés coûtent cher à la collectivité et ne permettent pas un véritable retour à l’emploi. Mais en attendant, il renvoie purement et simplement 150 000 personnes au chômage. Il faudrait au contraire pérenniser ces emplois, avec un vrai salaire permettant de vivre.

                                    Aline URBAIN (Lutte ouvrière n°2588)

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