Lutte
Ouvrière appelle à participer aux manifestations du 12 septembre contre les
attaques anti-ouvrières du gouvernement.
A Paris,
le cortège de Lutte Ouvrière se retrouvera à 14h00 Quai de la Rapée (station
quai de la Rapée -ligne Bobigny-place d’Italie)
Un cadeau au patronat : licencier au moindre coût
Le gouvernement s’évertue à nier
l’évidence : les ordonnances sont destinées à satisfaire le patronat, et pas
seulement les petits patrons, mais aussi les plus gros.
D’abord, parce que tout ce qui
permet au patron d’une toute petite entreprise de payer moins ses salariés ou
de licencier à moindre coût représente des économies cent fois, mille fois plus
importantes pour une grande entreprise. Rappelons que beaucoup de PME sont sous
le contrôle direct de grands groupes, qui récupèrent au final ce qu’elles
peuvent empocher. Mais le gouvernement a fait en plus un gros cadeau
particulier aux multinationales, en considérant désormais que les difficultés
qu’elles pourraient mettre en avant pour justifier des licenciements ou la
fermeture d’une de leurs entreprises seraient appréciées, non plus au niveau de
l’ensemble du groupe, mais à l’intérieur du périmètre national.
C’est pourtant en s’appuyant sur
la bonne santé de l’ensemble du groupe que des salariés ont pu parfois
contester auprès des tribunaux les licenciements qui pouvaient aller jusqu’à la
fermeture de leur usine. Ils n’ont certes jamais obtenu l’annulation de la
fermeture, mais le patron a dû leur payer des indemnités supplémentaires. C’est
ainsi par exemple que le groupe Continental a été condamné à débourser 41
millions d’euros supplémentaires pour avoir fermé son usine de Clairoix. Cela
ne serait plus possible aujourd’hui, d’autant que le gouvernement a pris soin
de plafonner les indemnités que les Prud’hommes peuvent accorder aux salariés
qui ont été licenciés sans cause réelle et sérieuse. Et, pour bien convaincre
les patrons que ça ne leur coûtera pas cher de licencier, il a même réduit de
moitié les indemnités, de six mois minimum, que les salariés qui faisaient
appel à la justice pouvaient espérer toucher. Sur le million de salariés
licenciés par an, des centaines de milliers qui avaient recours aux Prud’hommes
verront l’indemnité minimum qui leur était en général accordée divisée par
deux.
Inutile de dire que les 25 %
d’augmentation des indemnités légales dont le gouvernement se vante, et qui
représentent un demi-mois de salaire supplémentaire au bout de dix ans
d’ancienneté, ne font vraiment pas le compte.
À tout faire pour libérer le
patronat de toute contrainte, le gouvernement réussira peut-être à convaincre
les travailleurs qu’il ne faut pas compter sur la justice pour faire payer les
patrons et qu’ils ne peuvent compter que sur le rapport de force qu’ils
pourront eux-mêmes imposer. C’est d’ailleurs si vrai que, bien souvent, les
travailleurs en lutte ont obligé les patrons à payer des sommes beaucoup plus
importantes que celles auxquelles les tribunaux les avaient condamnés.
Dominique
CHABLIS (Lutte ouvrière n’2562)
Tous
ensembles demain mardi 12 septembre,
Manifestons
à Paris, de la place de la Bastille à la place d’Italie
Départ à
14 heures
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