Loi
travail, ordonnances… : affirmer les exigences du monde du travail
Un certain nombre d’appels à
manifester contre les projets Macron de remise en cause des droits des
travailleurs ont été lancés. Pour l’essentiel, ces appels émanent de la CGT. En
province diverses dates ont été mises en avant, et pour la région parisienne
l’union régionale CGT, l’URIF, a appelé à une manifestation aux Invalides, à
côté de l’Assemblée nationale, le 27 juin à 12 heures, le jour de l’ouverture
de la session du Parlement nouvellement élu.
On peut certes préférer ce genre
d’initiative, qui en appelle à la mobilisation des travailleurs, aux palabres
autour du tapis vert qui se sont multipliées depuis près de deux semaines. On
peut aussi espérer que des travailleurs, exaspérés par la campagne de Macron
contre le monde du travail, aient envie de se saisir de ces opportunités. Mais
on est encore loin d’un vaste plan de mobilisation en vue de mettre en échec
l’offensive d’ampleur qui s’annonce.
Même l’initiative de l’URIF sur
la région parisienne a des côtés très ambigus. En choisissant de manifester en
direction de l’Assemblée nationale, le jour de sa mise en place, elle laisse
penser que les travailleurs devraient chercher à se faire entendre des députés.
Ainsi, la CGT contribuerait à accréditer l’idée que le sort du monde du travail
dépend d’une institution qui ne sert à rien, et dont Macron lui-même a annoncé
qu’il se passerait.
Tout cela semble plus destiné à
donner le change à des militants déboussolés par la passivité de leur centrale
qu’à autre chose. Car, par ailleurs, le vaste plan de rencontres avec le
gouvernement n’est pas remis en cause. Il n’y a aucune condamnation claire et
ferme de la comédie de Macron et de Philippe pour occuper le temps et l’espace
en attendant le 21 septembre, jour où les ordonnances seront publiées au Journal
officiel et rentreront en application.
Mais les travailleurs peuvent, à
tout moment et à toute occasion, décider de s’inviter eux-mêmes dans la danse
et en changer la musique. La classe ouvrière, en se mobilisant pour défendre
ses revendications de classe, peut mettre en échec le gouvernement et, plus
largement, faire reculer l’ensemble du patronat.
P. S. (Lutte ouvrière n°2551)
Pour
ma part, je me rendrai demain place des Invalides. Rendez-vous à 11 heures 30
sur le parvis de la gare d’Argenteuil. DM
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