Israël-Palestine
: soutien aux prisonniers palestiniens !
Depuis le 17 avril, des centaines
de détenus palestiniens poursuivent une grève de la faim dans les prisons
israéliennes, à l’appel de l’un d’entre eux, Marouane Barghouti, député au
Conseil législatif palestinien et emprisonné depuis 2002.
Leur intention est, au minimum,
d’alerter sur les conditions de détention des 6 500 Palestiniens incarcérés
dans les geôles israéliennes, souvent situées loin de leurs villes de
résidence. Ils réclament la possibilité de recevoir plus fréquemment leurs
proches, d’avoir un suivi médical correct, d’étudier et de passer des examens,
ainsi que l’interdiction des isolements, mauvais traitements, mesures
arbitraires contre les détenus et détentions administratives, cet enfermement
sans charges définies ni procès dont 750 d’entre eux sont victimes.
N’absorbant que de l’eau et du
sel, les grévistes sont très affaiblis et leurs proches craignent désormais
pour leur santé, voire leur vie. Une loi de 2015 permettrait à l’administration
pénitentiaire de les alimenter de force, mais l’Ordre israélien des médecins
s’oppose à juste titre à cette forme de torture. Plutôt que de céder aux
exigences des grévistes, les autorités envisageraient de faire appel à des
médecins étrangers rémunérés – si elles en trouvent pour cette ignominie – pour
y parvenir tout de même !
La propagande mensongère montrant
Marouane Barghouti laissant traîner une boîte de pizza dans sa cellule semble
avoir fait long feu. Mais, concrètement, l’administration pénitentiaire
accentue l’isolement total en faisant couper Internet et le téléphone
cellulaire à plus de 7 kilomètres à la ronde, privant au passage les villages
voisins de connexions.
Le gouvernement, rejetant toute
idée de négociation, prétend en effet, par la voix du ministre de la Sécurité
publique, qu’il « s’agit de terroristes et d’assassins enfermés qui
reçoivent ce qu’ils méritent » et l’extrême droite de Bennett ou Lieberman
appelle à les traiter à la manière dont Thatcher traitait les prisonniers
politiques de l’IRA : les laisser mourir.
Le mouvement désespéré des
détenus palestiniens a bien sûr aussi un objectif politique. Il s’oppose au
terrorisme d’État du gouvernement de Netanyahou, qui poursuit la colonisation
des Territoires occupés. En implantant sans cesse de nouveaux quartiers
israéliens, en transformant des familles de colons, par ailleurs la plupart du
temps militants nationalistes, en détachements avancés antipalestiniens, le
pouvoir grignote le terrain et rend graduellement impossible l’existence d’un
État palestinien.
Le traitement réservé aux détenus
palestiniens, parmi lesquels des enfants maltraités dans le but de terroriser
leurs parents, est l’une des plus odieuses facettes de la politique de
Netanyahou.
Un rassemblement de soutien se
tient à Paris, le 24 mai à 18 heures, place de l’Opéra.
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