Le Pen,
ennemie des travailleurs ! Macron, homme du grand patronat !
Voici la position qu’a prise
Nathalie Arthaud, à l’issue du premier tour de la
présidentielle :
« Le deuxième tour opposera
donc la figure de proue de l’extrême droite, héritière des idées racistes de
son père et des défenseurs de l’Algérie française, à un serviteur de la grande
bourgeoisie, issu de la haute finance.
Le Pen, cette bourgeoise qui se
pose en défenseure des pauvres et des orphelins, servirait sa classe de
privilégiés aussi fidèlement que ses prédécesseurs à l’Elysée. Elle accède au
deuxième tour avec les voix d’une partie de l’électorat populaire. Elle
s’appuie, de façon exacerbée, sur le chauvinisme et le protectionnisme, que
même les partis de gauche ont substitués à l’internationalisme et à la lutte de
classe, affaiblissant le monde du travail. Le Pen sème des divisions mortelles
entre Français et étrangers, entre travailleurs en activité et chômeurs, entre
salariés du privé et du public.
Aux électeurs du monde du travail
tentés par le FN, je dis qu’en s’en prenant aux immigrés, ils s’affaiblissent
eux-mêmes. Nos vrais ennemis sont dans les conseils d’administration des
groupes industriels et financiers.
Si Le Pen parvenait au pouvoir,
elle foulerait aux pieds les droits et les libertés élémentaires du monde
ouvrier de façon encore plus autoritaire que ses prédécesseurs. Elle
s’attaquerait aux étrangers, puis à leurs enfants, même français. Elle s’en
prendrait aux syndicats pas assez dociles, aux associations qui lui déplaisent,
comme le font déjà, à leur échelle, les municipalités FN.
Alors il faut rejeter le vote Le
Pen !
Mais Macron, cet ancien banquier,
est aussi un ennemi des travailleurs. Il en a fait la preuve comme ministre
avec sa loi, qui a étendu le travail du dimanche, et avec la loi El Khomri,
qu’il aurait voulue plus dure encore.
Alors même que le chômage est
déjà catastrophique, il veut supprimer 120 000 postes dans les services
publics, qui se dégradent déjà faute de personnel. Il dit vouloir
« libérer le travail », c’est-à-dire en fait précariser encore les
travailleurs et laisser libre cours à l’exploitation. Il se pose en rempart
contre Le Pen. Mais vu son dévouement aux intérêts des classes possédantes, la
politique qu’il mènera ne pourra que renforcer le FN.
Fillon et tous les dirigeants de
la droite appellent à voter Macron. Le PS et le gouvernement en font autant.
Pour notre part, nous ne participerons à aucun front républicain derrière
Macron.
Je voterai blanc, pour rejeter Le
Pen sans cautionner Macron.
Je ne suis pas propriétaire de
mes voix. Une partie de mes électeurs voteront blanc, comme moi. D’autres
voteront nul, en exprimant leur protestation sur leur bulletin, ou
s’abstiendront. Certains voteront Macron en croyant, à tort, s’opposer ainsi à
la montée du FN. L’essentiel est que les travailleurs, les retraités et les
chômeurs soient conscients qu’ils auront un ennemi à l’Élysée. Ils ne pourront
se défendre qu’en se retrouvant ensemble, demain, dans la nécessaire explosion sociale.
Je remercie les quelque
230 000 électeurs qui m’ont apporté leur suffrage et ont ainsi exprimé
leur conscience d’appartenir au camp des travailleurs. Cette minorité a
contribué à ce que se manifeste le courant communiste, dans la continuité de ce
que les luttes du passé ont produit de meilleur : la conscience que la
classe ouvrière peut renverser le capitalisme.
Cette minorité entretient cette
petite flamme qui représente plus de perspectives pour l’avenir que toutes les
flambées électorales et leurs espoirs déçus. Nos idées ont porté au-delà de nos
résultats. Si le camp des travailleurs pèse peu dans les urnes, il en sera
autrement lorsqu’il se mettra en mouvement.
C’est une nécessité. La crise
économique et la menace d’un nouveau krach financier poussent le grand patronat
à mener une guerre de plus en plus violente contre les exploités. Quel que soit
le nouvel occupant de l’Elysée, les capitalistes continueront à aggraver le
chômage et la précarité, à réduire les salaires, à rendre le travail toujours
plus flexible. Il faudra donc se défendre et mener la lutte de classe.
Par les guerres qu’il multiplie
et le terrorisme qu’il suscite, le capitalisme mène l’humanité vers la
catastrophe. Au-delà de la défense de nos conditions d’existence, il faut
renouer avec le combat pour y mettre fin.
Ce sont les idées que j’ai
défendues. Je suis sûre que, tôt ou tard, le monde ouvrier se mettra en
mouvement pour les reprendre, et refuser le système dément dans lequel nous
vivons. »
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