vendredi 7 avril 2017

ATSEM : Nathalie ARTHAUD répond au collectif "ATSEM DE FRANCE"


Nathalie ARTHAUD a reçu la lettre ci-dessous qui a été adressée aux candidates et candidates à l’élection présidentielle. Nous la reproduisons ainsi que la réponse de Nathalie ARTHAUD 

 ATSEM de FRANCE
Collectif citoyen. 

                               Madame la candidate, Monsieur le candidat. 

 À ce jour, vous vous lancez dans une campagne électorale qui,si tout se passe comme vous le souhaitez, vous permettra d'être élu grâce aux votes de nos concitoyens.
 Nous, Collectif ATSEM DE FRANCE vous interpellons aujourd'hui et vous envoyons ce dossier afin de vous sensibiliser à ce qui nous amène vers vous .
 Nous sommes des agents territoriaux, environ 50 000 sur tout le territoire national, nous exécutons chaque jour dans les écoles maternelles les missions du service public de l'état, .
 Nous sommes ce que l'opinion public nomme communément, les dames de services, les tatas pour certains.
 Nous sommes en réalité des professionnelles de la petite enfance, au service de l'éducation nationale mais employées par les municipalités et les territoires.
 Je parle au féminin car ce métier est représenté par 99% de femmes.
 Diplômées de la petite enfance, CAP en poche ,et également pour la plupart titulaire du concours d'ATSEM de la fonction publique.
 Mais voilà que nous sommes ,depuis plusieurs années, au cœur des changements du fonctionnement de l'école publique.
 Les diverses réformes de l'éducation nous ont plongées au centre de ces bouleversements.
 Notre métier ?
 Etre au plus près des enfants dans une classe maternelle auprès de l'enseignant que nous devons assister pour la pédagogie, l'éducatif, l'apprentissage de l'autonomie, le vivre ensemble, l'apprentissage à devenir élève, mais également les soins, le quotidien des enfants de 2 à 5 ans, voilà notre métier et ce devrait être une évidence pour nos employeurs comme pour l'éducation nationale.
 Mais voila, l'éducation nationale ne veut pas nous reconnaître une réelle place et refuse d'admettre nos compétences pédagogiques tout en demandant notre présence permanente auprès de l'enseignant.
 Mais voila aussi que nos employeurs, les maires, ne reconnaissent pas  non plus ces compétences pédagogiques car nous sommes pour eux à la fois des agents d'entretien, des agents de cantine et maintenant des animateurs depuis la réforme des rythmes scolaires !
 Par ailleurs,le texte actuel de la loi est flou quand au nombre d'ATSEM dans les écoles, nous réclamons pour le respect de ce métier et pour assurer la sécurité des enfants de la petite section à la grande section de maternelle,1 ATSEM par classe.
 Cela fait des années que les conditions de travail de ces agents ( femmes) se dégradent, parfois 1 ATSEM pour 2 ou 3 classes, des missions divergentes selon les besoins municipaux.
 Cette double hiérarchie représente beaucoup de malentendus et d'inconfort sur le terrain.
 Beaucoup d'adjoints techniques sont sur des postes d'ATSEM ce qui engendre également des tensions, des différences de salaires par exemple.
 Beaucoup de ces emplois sont précaires, mi temps, contractuels, 80%.....
 Et pourtant ce métier est un atout pour l'école maternelle, car nous sommes de réelles professionnelles de ce travail particulier qui demande, patience, rigueur et vocation.
 Nous vous interpellons aujourd'hui afin de vous sensibiliser à notre cause, nous avons besoin de soutien de votre part, afin de réformer des textes qui datent de plus de 20 ans, et enfin faire reconnaître l'évolution incroyable qu'a subi notre métier.
 De notre côté,nous avons réussi à changer et à nous adapter aux besoins de l'école maternelle, nous avons appris.
 Nous demandons aux femmes et hommes politiques que vous êtes, de valoriser ces changements et de nous suivre dans notre combat. 

 Collectif ATSEM DE FRANCE,

 Regroupant à ce jour plus de 5500 membres ATSEM.

 Très actifs sur les réseaux sociaux, Facebook,tweeter,Instagram.
 

La réponse de Nathalie ARTHAUD : 

Vous avez bien voulu m’alerter sur les problèmes que votre profession rencontre, en termes d’effectifs et de conditions de travail, de rémunération et aussi de considération. Je tiens tout d’abord à vous dire que je ne serai pas élue et que, si je me présente, c’est pour populariser un programme de lutte dont le monde du travail a besoin pour cesser de subir les conséquences de la crise économique. Et à ce titre je suis entièrement solidaire et partie prenante de vos revendications et de la lutte que vous menez depuis plusieurs mois.
 Recevant le 13 février un rapport sur les conditions de travail des Atsem, Annick Girardin, la ministre de la Fonction publique, n’a répondu en rien à vos attentes tout en vous adressant quelques belles paroles.
Les Atsem sont indispensables à l’accueil des enfants en maternelle. Mais il n’y en a même pas une par classe. La ministre n’a évoqué aucun recrutement, préférant parler de « métier noble » qu’exercent ces « secondes mamans (…) séchant les grosses larmes » des enfants !
En réalité, la ministre n’a prêté attention aux Atsem, reconnaissant « des conditions de travail parfois extrêmement difficiles » et « un manque de débouchés et de perspectives », que parce que vous vous êtes mobilisées au cours de deux journées de grève, en décembre et en février. En ce qui concerne vos conditions de travail, la ministre a promis une étude, c’est-à-dire rien, et pour les salaires rien non plus. L’augmentation minable de 0,6 % du point d’indice au 1er février, c’est-à-dire 25 centimes par jour, est tout ce que le gouvernement accorde aux Atsem.
Comme tous les salariés de la catégorie C de la Fonction publique, les Atsem ne se voient proposer comme évolution qu’un hypothétique concours qui, à condition d’y être reçu, pourrait mener à un autre métier classé en catégorie B, un peu mieux rémunéré.
Jusqu’au bout, ce gouvernement ne veut rien lâcher au bénéfice des travailleurs. Et le prochain ne fera pas mieux en la matière, sauf à le lui imposer par la lutte !
Soyez assurées de tout mon soutien dans votre combat.

                                                Nathalie Arthaud

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