Pour les
emplois et les salaires, il faut prendre sur les
profits !
À la différence du dernier
costume de Fillon, de la dernière petite phrase de Macron ou de Le Pen, une
information n’a pas fait l’actualité. Et pourtant, elle en dit plus sur la
réalité du pays : en 2016, les entreprises du CAC 40 ont fait 76 milliards
d’euros de profits, soit un tiers de plus que l’année précédente. Et encore
cela ne concerne-t-il que les 40 plus grandes entreprises cotées en bourse,
sans compter les groupes familiaux comme Auchan, Sodexo, Leclerc, Lactalis,
Chanel, Servier, Leroy-Merlin et quelques autres, qui enrichissent tout autant
leurs actionnaires.
Les grandes firmes répètent
qu’elles ne peuvent embaucher. Mais 76 milliards d’euros, c’est l’équivalent de
deux millions d’emplois !
On nous ressasse que les caisses
de l’État sont vides. Mais 76 milliards permettraient de financer 700 000
logements ou encore 230 grands hôpitaux !
Ces 76 milliards et les autres
profits capitalistes ne seront pas consacrés à ce qui serait utile à la
population. Ils ne seront même pas consacrés à l’investissement, sauf à la
marge. Ils iront alimenter le puits sans fonds de la spéculation, ce qui menace
la société d’un nouveau krach financier, semblable à celui de 2008, ou pire
encore. Ils seront versés sous forme de dividendes aux actionnaires, ce qui
explique qu’en France, les riches prospèrent. C’est comme cela qu’un Bernard
Arnault, patron du groupe de luxe LVMH, peut doubler sa fortune en cinq ans.
Les grands bourgeois qui
possèdent ces entreprises se paieront les services de politiciens. Ainsi un
milliardaire peut payer l’épouse de Fillon 100 000 euros à ne rien faire
dans une revue qui lui appartient. Ainsi, un autre, ou le même, peut lui offrir
pour 48 500 euros de costumes de luxe. Pour les milliardaires qui dirigent
le pays, de telles menues dépenses sont fondées : la mise en œuvre
du programme de Fillon serait un magnifique retour sur investissements.
Ni Fillon, ni Macron, ni Hamon,
ni Le Pen ne dénoncent les profits colossaux des grandes banques et des
multinationales. Aucun d’entre eux n’envisage de s’en prendre à ces profits
pour s’attaquer au fléau du chômage. Au contraire, ils veulent réduire l’impôt
sur les sociétés, les cotisations sociales, abaisser voire supprimer l’impôt
sur la fortune.
Les bénéfices dégagés par les
grandes firmes montrent que les moyens existent. La société n’est pas pauvre.
Mais la rapacité des capitalistes abaisse le niveau de vie des salariés, ravage
celui des chômeurs. Leur soif de profit menace les sous-traitants, petits
entrepreneurs, artisans, éleveurs, cultivateurs, dont les marges sont laminées,
et qui sont sacrifiés pour la prospérité des Carrefour, Lactalis et autres
Bouygues.
Alors, dans cette campagne, il
faut que le camp des travailleurs soit entendu. C’est pourquoi Lutte ouvrière
présente la candidature de Nathalie Arthaud. À la différence des principaux
candidats, elle ne vise pas un fauteuil à l’Elysée. Elle veut porter les
exigences du monde du travail.
Pour éradiquer le chômage, il
faut prendre sur les profits pour répartir le travail entre tous, sans perte de
salaire. Il faut interdire les licenciements et les plans de suppressions
d’emplois.
Pour ne plus avoir à compter
chaque euro, il faut augmenter les salaires et les pensions de 300 euros. Pas
un salarié ne devrait gagner moins de 1 800 euros net par mois. C’est
utopique, expliquent les commentateurs ? Le smic n’a augmenté que de
15 % en dix ans, quand les salaires des PDG s’envolaient de 65 %.
Pour en finir avec la dictature
que font peser 250 multinationales sur l’économie, il faut supprimer le secret
des affaires. Aujourd'hui, une firme comme PSA peut faire un profit historique
de 2,15 milliards d’euros et arroser ses actionnaires après avoir prétendu être
au bord de la faillite, un prétexte utilisé pour fermer une usine et supprimer
au total 17 000 emplois. Les travailleurs font tourner toutes les
entreprises : ils doivent pouvoir les contrôler.
Pour des services publics utiles
à la population, il faut que l’argent de l’État aille aux écoles des quartiers
populaires, aux transports en commun, au logement, aux hôpitaux et à la santé
publique, et non au patronat.
Voter Nathalie Arthaud, c’est
faire entendre ces exigences aujourd'hui. Et c’est dire que demain, les
travailleurs devront les imposer ensemble, par des luttes collectives, des
grèves et des manifestations de masse, quel que soit le nouveau président.
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