Aulnay-sous-Bois
: assez des violences policières !
Les quatre policiers accusés
d’avoir frappé et violé avec une matraque Théo, un jeune homme de 22 ans
d’Aulnay, en banlieue parisienne, ont été suspendus de leurs fonctions et mis
en examen. Mais un seul l’est encore pour viol en réunion, les trois autres
accusations ayant été requalifiées en violences volontaires.
Une manifestation de plusieurs
centaines d’habitants du quartier populaire de la Rose des Vents, où s’est
produite l’agression, s’est déroulée lundi 6 février. Aux cris de « Justice
pour Théo », des mères du quartier, en tête de cortège, exprimaient leur
colère : « On étouffe ici. Comment nos enfants vont continuer à vivre avec
ça ? ». « Ça », c’est cette agression particulièrement barbare et
humiliante. Et c’est aussi la conscience que l’attitude provocatrice de la
police dans les quartiers populaires n’a rien d’exceptionnel.
Le racisme, les provocations, les
contrôles répétés, les humiliations, voire la violence des policiers y font
partie du quotidien. Certes, tous ne se conduisent pas en voyous racistes, mais
les discours des politiciens, attisant la haine contre les immigrés ou ciblant
les jeunes des quartiers populaires comme autant de délinquants, participent à
donner aux policiers le sentiment qu’ils peuvent tout se permettre. La visite
que Hollande a faite au chevet de Théo est bien peu de chose en face de
l’attitude de l’État.
Les policiers agresseurs font
partie de la BST, brigade spécialisée de terrain. Censées être des brigades de
proximité, elles ont été armées et équipées sous le gouvernement Sarkozy, en
2010, pour se spécialiser dans l’intervention dans les quartiers difficiles. «
Pour eux, être sur le terrain ça veut dire se comporter comme des cow-boys au
milieu des Indiens », explique un jeune du quartier, qui travaille dans un
collège du secteur et qui poursuit : « Ce n’est pas seulement l’attitude de
la police, c’est l’absence de boulot, l’absence de justice qui fait qu’il n’y a
pas d’égalité. »
La famille de Théo exige la
justice pour le jeune homme, toujours hospitalisé après avoir été opéré suite
aux blessures infligées par le policier. Elle peut compter sur la solidarité
des habitants du quartier et au-delà. Un nouveau rassemblement se prépare pour
samedi 11 février, à 16 h, devant le palais de justice de Bobigny.
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