PCF : un
“pacte de majorité” pour aller plus vite dans le mur
Alors que Mélenchon et Hamon
annoncent chacun de leur côté que, comme on pouvait s’y attendre, ils ne se
présenteront pas ensemble, un article du journal L’Humanité du 21
février titrait : « Rassemblement, la page n’est pas tournée pour tous ».
Le secrétaire national du PCF,
Pierre Laurent, propose une rencontre aux différents candidats de gauche pour «
un pacte de majorité à gauche ». Olivier Dartigolles, porte-parole du
parti, a déclaré de son côté : « La direction du PCF ne se résigne pas à une
gauche désunie, dans une situation de danger extrême pour la démocratie et
l’avenir social du pays. »
Après s’être exclu de lui-même de
la campagne électorale en ne présentant pas de candidat, et en choisissant de
se rallier à Mélenchon, le PCF continue de se saborder. Malgré le ralliement de
celui-ci, Mélenchon ne s’est montré prêt à aucune concession, annonçant qu’il
présentera ses propres candidats aux législatives, et ne s’engageant pas au
désistement en faveur des candidats du PCF, y compris dans les circonscriptions
où le PC a encore des députés.
Avec la victoire de Hamon lors
des primaires socialistes, la direction du PCF a pensé trouver une possibilité
de marchander le sauvetage de certains de ses élus. « Avec la désignation de
Hamon et le décrochage de Fillon, la possibilité existe d’un pacte de majorité
pour battre la droite, l’extrême droite et Macron. Le PCF depuis des mois
invite à ce rassemblement de tous ceux qui veulent sortir de l’impasse
sociale-libérale de ces cinq dernières années », déclarait Pierre Lacaze,
un secrétaire départemental du PCF.
Aux travailleurs révoltés par la
politique antiouvrière menée par le gouvernement de Hollande durant cinq
années, la direction du PCF ne propose donc que de se raccrocher à un
hypothétique rassemblement derrière un ex-ministre de Hollande, Hamon, ou un
admirateur de Mitterrand, Mélenchon. Ce sont pourtant les différents
gouvernements de gauche, de celui de Mitterrand de 1981, avec ses quatre
ministres communistes , à celui de Hollande, qui ont dégoûté et démoralisé les
travailleurs au point d’en pousser un nombre de plus en plus important à voter
pour le Front national. Cette politique unitaire a même été poussée jusqu’à appeler,
sous prétexte de battre le FN, à voter pour des candidats de droite parmi les
plus antiouvriers, comme en 2002 pour Chirac et lors des dernières élections
régionales pour Xavier Bertrand et Christian Estrosi.
La direction du PCF s’obstine
ainsi dans une politique suicidaire. Malheureusement, elle y entraîne avec elle
ceux de ses militants qui sont réellement attachés à la défense des intérêts
des travailleurs.
Aline
RETESSE (Lutte ouvrière n°2534)
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