Primaire
de gauche : des candidats dans la continuité de Hollande
À l’occasion des débats
télévisés, les sept candidats de la primaire de gauche se sont livrés au
difficile exercice consistant à tenter de se distinguer les uns des autres, en
prenant leurs distances avec Hollande tout en s’en revendiquant.
Sur un certain nombre de sujets,
comme la dépénalisation du cannabis ou l’accueil des migrants, les candidats
ont donc affiché des positions parfois tranchées et des désaccords, même s’ils
ne l’ont pas fait quand ils occupaient un poste de ministre dans un des
gouvernements de Hollande, ce qui a été le cas de la plupart d’entre eux.
Avec son revenu universel, Hamon
a décroché selon la presse la palme du candidat le plus à gauche. Mais cette
distinction médiatique est bien significative du vide absolu des programmes
pour ce qui concerne la vie des travailleurs, des chômeurs, des retraités. La
question pour les classes populaires n’est pas de recevoir quelques centaines
d’euros pour garder la tête hors de l’eau, mais d’avoir un travail, payé de
manière à vivre dignement et pas à survivre.
Pour répondre à ces exigences
vitales pour les classes populaires, les concurrents à la primaire à gauche
sont tous disqualifiés car tous ont été solidaires ou responsables, plus ou
moins longtemps, de la politique antiouvrière des gouvernements Hollande.
Face aux caméras, les sept
prétendants ont eu à cœur de montrer qu’ils étaient des candidats responsables,
revendiquant de continuer la politique sécuritaire et militariste de Hollande
sous prétexte de lutter contre le terrorisme. Peillon, Montebourg et Valls sont
favorables à un budget de la Défense équivalent à 2 % du produit intérieur
brut, comme le réclame le chef d’état-major des armées, le général Pierre de
Villiers. Hamon, lui, s’est déclaré favorable à un budget de la Défense
représentant 3 % du PIB.
Quand on ambitionne d’accéder au
plus haut niveau de l’État, il faut montrer en effet qu’il y a des sujets avec
lesquels on ne plaisante pas. Et ces débats ont au moins eu l’intérêt de
montrer, à ceux qui ne l’auraient pas encore compris, que lorsqu’il est
question de l’armée, de son budget et de toutes les affaires sérieuses de la
bourgeoisie, tous les candidats sont alignés le doigt sur la couture du
pantalon, prêts à servir !
Boris
SAVIN (Lutte ouvrière n°2529)
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