Face à
tous les politiciens, faire entendre les exigences des travailleurs
Les débats de la primaire de la
gauche ne sont guère tournés vers les préoccupations des travailleurs, et les
sept prétendants incarnent la même politique.
Cinq ont été ministres de
Hollande. On pourrait l’ignorer, tant ils essaient de se démarquent du bilan
gouvernemental. Comme si c’était un autre parti que le PS qui gouverne depuis
2012 ! Même Valls, qui défend le bilan de Hollande, a le culot d’expliquer
qu’il veut abroger l’article 49.3, dont il usa pour faire passer les
dispositions antiouvrières des lois Macron et El Khomri.
Pour faire oublier leur bilan
désastreux au pouvoir, les candidats essaient de se refaire une virginité
auprès de l’électorat de gauche : Hamon avec le revenu universel, Valls
avec le revenu décent, Montebourg comme « candidat de la feuille de paye ».
Derrière leur cinéma, tous sont
comptables, au même titre que la droite, du recul de la condition ouvrière. Six
millions de chômeurs, soit un million de plus qu’en 2012 ; neuf millions
de pauvres, soit un million de plus : les classes populaires payent un
lourd tribut. En cette période de froid, même l’hébergement d’urgence est
débordé, à tel point que la moitié des appelants du 115 n’obtiennent pas de lit
pour la nuit, faute de places !
Et il n’y a pas que les sans-abri
et les chômeurs dont la condition s’est dégradée. Pour les ouvriers et les
employés, la précarité augmente. Et l’histoire de Robert Marchand, le cycliste
centenaire qui vit avec 900 euros de retraite, après avoir travaillé de 12 à 89
ans, illustre la condition de millions de retraités, vivant avec des petites
pensions.
Pendant ce temps, les entreprises
du CAC 40 ont distribué, en 2016, 56 milliards d’euros de dividendes – un
record. Il y a en France 71 milliardaires en euros, un autre record. Le premier
d’entre eux, Bernard Arnault, possède 39 milliards, deux fois plus qu’il y a
cinq ans. Et on pourrait multiplier les exemples. Sanofi, qui fait chaque année
des milliards de bénéfices et supprime des emplois, tout en étant gavé d’argent
public, touche ces jours-ci le jackpot grâce à l’épidémie de grippe et à la
vente de vaccins !
Outre les sept candidats à la
primaire, le PS compte aussi deux dissidents, Macron et Mélenchon. Le premier
était également ministre jusqu’en août dernier, après avoir été banquier chez
Rothschild. À son bilan : l’extension du travail du dimanche, avec ses
conséquences sur la vie des salariés concernés, ou encore
« l’ubérisation », avec ses chauffeurs de VTC qui gagnent à peine le
smic en faisant 70 heures par semaine. Aujourd'hui, Macron n’a pas forcément
grand-chose à dire, mais il tente de passer pour nouveau et de ratisser large.
Chaque génération produit ce genre d’ambitieux.
Quant à Mélenchon, toujours
admirateur de Mitterrand, il fut ministre sous Jospin. Au second tour en 2012,
il a soutenu Hollande « sans traîner les pieds », mais surtout
sans jamais préparer les travailleurs à se défendre face aux attaques pourtant
prévisibles. Avec son slogan, « la France insoumise », il dénonce
l'Europe ou l'Allemagne mais rarement les capitalistes bien français, pourtant
responsables du chômage. Aujourd'hui, il veut incarner la « vraie
gauche », se présente comme le candidat des ouvriers à qui il dit :
« Votez pour moi » et je ferai ceci et cela. Balivernes !
La candidate de Lutte ouvrière,
Nathalie Arthaud, se présente pour faire entendre les exigences vitales du
monde du travail face à la crise.
Pour mettre fin au chômage de
masse, il faut répartir le travail entre tous, sans perte de salaire. Pour
cela, il faut prendre sur les profits. L’interdiction des licenciements et des
plans de suppression d’emplois est indispensable pour arrêter de fabriquer de
nouveaux chômeurs.
Pour pouvoir vivre dignement, il
faut une augmentation générale des salaires et des pensions d’au moins 300
euros mensuels. Pas un salaire ne devrait être inférieur à 1800 euros nets, et
les salaires, les pensions et les allocations devraient être indexés sur le
coût de la vie.
Les entreprises mentent sur leurs
comptes, leurs projets, leurs produits et leurs bénéfices, aux dépens de leurs
salariés et des consommateurs. Alors, il faut lever le secret commercial et
bancaire. Il faut que les travailleurs contrôlent les comptes des grandes
entreprises qui, comme les banques, exercent une dictature économique sur toute
la société et la mènent à la catastrophe.
Les voix qui se porteront sur la
candidature de Nathalie Arthaud feront entendre ces exigences et aideront à
préparer les luttes de demain.
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