Nous
aimerions discuter de ce qui suit avec nos camarades du PCF. Ils peuvent le
faire en nous croisant aux points d’activité que nous mènerons demain matin
samedi dans différents quartiers d’Argenteuil.
PCF : à
nouveau au service d’un politicien bourgeois
Selon le PCF, sur quelque 41 000
adhérents qui ont voté du 24 au 26 novembre, 53,6 % se sont prononcés pour un
ralliement à la candidature de Mélenchon à la présidentielle.
Le secrétaire national, Pierre
Laurent, s’est voulu rassurant pour les militants qui n’apprécient pas le
mépris dont Mélenchon fait preuve à leur égard, en annonçant que son parti
allait continuer à faire entendre sa voix en préservant une « autonomie
critique et constructive ». Mais, derrière les mots, il reste le ralliement du
PCF à un politicien en rupture avec le PS, non pas à cause de sa politique de
gestion du système capitaliste, mais pour les exigences de son propre plan de
carrière. Il est vrai que le ralliement du PCF à Mélenchon n’est pas une
première : c’était déjà le cas à la présidentielle de 2012, avant un ralliement
sans état d’âme à Hollande au second tour.
Quant aux militants qui voulaient
autre chose, le parti ne proposait que la solution d’un candidat étiqueté PCF
certes, mais susceptible de se retirer devant un Montebourg ou tout autre
socialiste ne valant pas mieux que Mélenchon, et pour seule perspective une
alliance avec le PS pour les législatives. C’était la même impasse.
Depuis des décennies, la seule
politique offerte aux militants du PCF par la direction de leur parti est un
ralliement systématique à des politiciens bourgeois, de Mitterrand à Jospin.
Cette fois encore, ils vont apporter leur caution à un politicien qui, pour
tout radicalisme, propose de limiter les écarts de salaire dans les
entreprises, sans dire un mot sur les dividendes des actionnaires, et qui fait
la guerre aux journalistes au nom de la lutte contre les élites. Cette
démagogie dans le rôle du tribun fort en gueule peut plaire, mais elle ne fait
que masquer le vide du programme et ne sort jamais du cadre bien huilé des
institutions politiques de la bourgeoisie. Quant à changer le numéro de la
République, cela ne changera rien au pouvoir des capitalistes.
Mélenchon ne néglige pas non plus
la veine nationaliste et xénophobe. Il l’a fait notamment au Parlement européen
le 5 juillet dernier, en accusant les travailleurs détachés de « voler leur
pain aux travailleurs qui se trouvent sur place » ! « Il va de soi que
je ne retire rien », a-t-il confirmé dans une mise au point le 2 novembre.
À chercher un sauveur parmi les
hommes politiques bourgeois se prétendant de la « vraie gauche », les militants
du PCF ne se préparent que de nouvelles désillusions. Sauf à renouer avec la
seule perspective qui vaille : la classe ouvrière reprenant confiance dans sa
propre force collective.
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