Hollande
renonce, Valls candidat pour la même politique propatronale
Hollande a donc renoncé à se
présenter à l’élection présidentielle. Il a commencé par vanter son action. Les
travailleurs dressent un tout autre bilan ! Il s’était engagé à réduire le
chômage ; il y a un million de chômeurs en plus. Il avait promis de
gouverner pour les jeunes ; un quart d’entre eux sont sans emploi, et bien
d’autres vont d’emploi précaire en petit boulot. Il s’était fait élire contre
la finance ; il l’a servie, en multipliant les cadeaux indécents au
patronat. Les seuls regrets qu’il a exprimés portent sur la déchéance de
nationalité, non parce que c’est une mesure réactionnaire, mais parce que même
son propre camp n’en a pas voulu. Il assume toute sa politique antiouvrière, à
commencer par la loi travail. Alors, les travailleurs ne le regretteront pas.
Valls, qui l’a poussé vers la
sortie, se lance maintenant en espérant que, comme dans un scénario usé, le
fait de changer de comédien relance l’intérêt du spectacle. Mais la politique
de Hollande a été mise en œuvre par Valls lui-même. L’un et l’autre ont
toujours été unis par une même loyauté envers la classe capitaliste. On peut en
dire autant de l’ex-banquier Macron, qui était leur ministre jusqu’à ce que, il
y a trois mois, il quitte le navire pour tenter sa chance. Et de Montebourg,
qui a lui aussi gouverné avec eux et a mis en œuvre la même politique
propatronale, jusqu’à ce qu’il juge que l’impopularité de Hollande desservait
sa carrière.
Valls, Montebourg, Hamon :
la primaire du PS s’annonce comme un concours de beauté d’anciens ministres du
même gouvernement, pour la même politique.
Hollande s’était fait élire sur
la base du discrédit de Sarkozy et Fillon. Aujourd'hui, la droite est remise en
selle, pour un programme d’autant plus antiouvrier qu’il s’appuie sur les
reculs des années Hollande-Valls. Ces deux-là ont autorisé des accords de
compétitivité qui remettent en cause les 35 heures ; Fillon veut carrément
les supprimer. La loi El Khomri a attaqué le Code du travail ; Fillon veut
le démanteler. Avec le CICE et le pacte de responsabilité, Hollande et Valls
ont fait 41 milliards de cadeaux aux entreprises ; Fillon veut en faire
autant. Hollande a augmenté la TVA ; Fillon veut l’accroître encore plus.
Il veut reculer l’âge de la retraite à 65 ans, privatiser en partie l’assurance
maladie et supprimer l’impôt sur la fortune.
Le Pen, la bourgeoise de
Saint-Cloud, espère que le programme de la droite la fera apparaitre comme plus
« sociale ». Quelle hypocrisie ! Sa nièce Marion Maréchal-Le Pen
expliquait sur BFM que, comme Fillon, le FN voulait « la remise en cause
des 35 heures », la « baisse du coût du travail »,
« supprimer des postes de fonctionnaires » et faire 60 milliards
d’économies sur les dépenses publiques. Fillon et Le Pen sont en concurrence
sur le même terrain réactionnaire. L’un et l’autre s’attaquent aux étrangers et
aux musulmans.
Tous deux nous rebattent les
oreilles avec la France éternelle, Jeanne d’Arc et le drapeau tricolore, pour
mêler des classes sociales que tout oppose.
Le Pen mènerait une politique
aussi antiouvrière que Fillon. Il n’est qu’à voir comment elle s’enthousiasme
pour Trump, ce milliardaire élu en prétendant défendre les intérêts du peuple
et qui s’entoure maintenant de grands banquiers pour gouverner à leur profit.
Lors de l’élection
présidentielle, la seule certitude est qu’un serviteur zélé du patronat sera
élu pour mettre en œuvre une politique encore plus à droite que celle menée par
Hollande. C’est une exigence du grand capital, dans la guerre qu’il mène au
monde du travail pour maintenir ses profits.
Face à celui qui mènera la
politique patronale, quel qu’il soit, les travailleurs n’auront pas le choix.
Pour préserver leurs conditions d’existence, ils devront mener la lutte de
classe, avec leurs propres armes, les grèves et les manifestations de masse.
Dans ce scrutin, il faut que les
travailleurs expriment cette volonté et mettent en avant une politique qui
représente leurs intérêts vitaux. Cela ne changera pas le rapport des forces,
car les élections n’ont pas ce pouvoir. Mais cela montrera qu’une partie des
travailleurs ont leur propre politique et affirment que celui qui remplacera
Hollande les trouvera sur son chemin.
Il faudra profiter de ces
élections pour exprimer le rejet du PS, de la droite et du FN, en votant pour
la candidate de Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud. Ce sera la seule possibilité
pour les travailleurs de faire un vote conscient, lucide, pour défendre les intérêts
de leur classe et faire entendre leur camp.
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