Campagne
de Lutte ouvrière : pour que les travailleurs expriment leurs intérêts
Le défilé des candidats
potentiels à la prochaine élection présidentielle continue. Après le mauvais
casting des postulants de droite, entraînés dans la surenchère réactionnaire
pour séduire leur camp, le mardi 8 novembre les partisans de Macron, « l’ami
des patrons », faisaient savoir que celui-ci annoncerait début décembre sa
candidature. Et le même jour à La Rochelle, Hollande et Mélenchon se croisaient
aux « assises de l’économie de la mer ».
Au « million de femmes et
d’hommes » directement concernés par les activités qui s’y rapportent, Hollande
a parlé d’accroître l’activité des ports, de la pêche, des chantiers de
l’Atlantique promettant « d’accompagner leur développement et leur
actionnariat ». Cependant Mélenchon critiquait « l’absence de conscience
de l’intérêt national » de Hollande, dont le plus grand crime serait «
d’avoir donné son feu vert à la vente d’Adwen, la filiale d’Areva dans l’éolien
offshore, à l’allemand Siemens et l’espagnol Gamesa. Deux fleurons
technologiques français… ». Mais où sont dans l’affaire les intérêts des
travailleurs, de ceux qui par leur travail assurent la richesse de leurs
patrons respectifs, qu’ils soient français, coréens, allemands ou espagnols ?
Cet épisode de La Rochelle est
révélateur du terrain sur lequel se placent les candidats des partis
institutionnels, de l’extrême droite à ceux qui se disent à la gauche de la
gauche : ils concourent à être les meilleurs représentants de « l’industrie
française », accréditant l’idée que les travailleurs pourraient avoir les mêmes
intérêts que les patrons, tous embarqués dans la même « économie nationale ».
Non, les exploités, salariés,
chômeurs, jeunes ou retraités n’ont jamais rien eu à attendre de la bonne
fortune des patrons et des actionnaires. La défense de « l’intérêt national »,
« de la France », toutes classes confondues ne peut être que la défense des
plus riches. Dans la crise, dans la compétition que se livrent les grands groupes
capitalistes, les profits se construisent et se garantissent d’abord sur la
peau de leurs travailleurs respectifs et sur le pillage des fonds publics, que
la population paye par tous les bouts. Les travailleurs ne peuvent mettre le
holà à cette spirale infernale qu’en prenant conscience de leurs intérêts
propres, à l’opposé de ceux de leurs exploiteurs, et en menant le combat pour
leur faire payer la garantie de la vie du monde du travail.
Dans les élections qui viennent,
il faut que se fasse entendre une autre voix, exprimant les intérêts de celles
et de ceux qui sont à la base de la création de toutes les richesses, la classe
des travailleurs. C’est le sens et le but de la candidature de Nathalie
Arthaud, au nom de Lutte ouvrière : faire entendre le camp des travailleurs.
Chaque voix qui se portera sur
cette candidature affirmera qu’il existe des femmes et des hommes qui n’ont pas
renoncé à la défense des intérêts de leur classe, qui sont fiers d’être des
travailleurs conscients. Elle exprimera l’idée que la force collective de la
classe ouvrière est la seule à pouvoir s’opposer à la guerre que lui mènent les
capitalistes et aux reculs que leur domination sur l’économie impose à toute la
société.
Paul SOREL (Lutte ouvrière n°2519)
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