Mort d’Adama Traoré : la population exige la vérité
Les communes de Beaumont-sur-Oise et de Persan, dans
le Val-d’Oise, ont connu plusieurs jours de violences et d’incendies de
véhicules à partir du mercredi 20, à la suite du décès d’un jeune alors qu’il
était entre les mains de la police.
Mardi 19 juillet, les gendarmes veulent interpeller un
homme dans le centre-ville de Beaumont. Le frère de celui-ci, Adama Traoré,
s’interpose. Il a 24 ans, sa famille est d’origine malienne, il a grandi dans
la région. Interpellé par les gendarmes, il sort menotté et il est emmené à la
gendarmerie de Persan. Il n’en sortira pas vivant.
Très rapidement, la presse a parlé de malaise
cardiaque, mais l’autopsie pratiquée sur le corps du jeune homme a mis en
avant, dans une formule étonnante, une « infection très grave touchant
plusieurs organes » qu’elle aurait détectée, sans indiquer laquelle et sans
établir le rapport entre cette infection et le décès. Selon cette autopsie,
Adama ne portait pas de « traces de violence significatives ». À l’heure qu’il
est, les causes de la mort restent donc inconnues.
Que s’est-il passé durant le transport ou dans les
locaux de la gendarmerie ? C’est ce que veulent savoir la famille et les amis
de la victime, qui ne sont pas convaincus par les explications confuses
avancées jusqu’à présent et éprouvent un sentiment d’injustice. La famille a
obtenu une nouvelle autopsie et que lui soit communiqué le détail de la
première qui a été pratiquée. Adama Traoré était vivant lorsqu’il a été interpellé.
Il est mort alors qu’il était dans les mains de la gendarmerie. C’est donc à
elle de donner des explications.
De son côté, la famille d’Adama demande la vérité et
la justice. Ces deux revendications étaient au cœur de la marche qui a eu lieu
vendredi 22 juillet.
Michel
ROCCO (Lutte ouvrière n°2504)
Marche du 22 juillet à Beaumont sur Oise |
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