RSA
jeunes : des promesses pour l’avenir, des attaques en perspective
Lundi 18 avril, le député PS
Christophe Sirugue a remis au Premier ministre un rapport sur les minima
sociaux, envisageant l’élargissement de l’accès des jeunes actifs de moins de
25 ans au RSA.
Pour
les jeunes travailleurs baladés entre stages de formation bidon, CDD de
quelques jours et longues périodes de chômage, les conditions pour toucher le
RSA sont aujourd’hui draconiennes. Il leur faut avoir travaillé deux ans à
temps plein sur une période de trois ans. Les jeunes sont de fait exclus des
aides sociales alors que selon les statistiques officielles un sur cinq vit
dans la pauvreté.
Au
moment où une partie de la jeunesse descend dans la rue pour contester l’avenir
de précarité à vie que lui promet la loi El Khomri, le gouvernement multiplie
les postures pour faire mine de se préoccuper de son sort. Mais en période de
chasse aux économies pour financer les cadeaux au patronat, le gouvernement
n’offrira à la jeunesse des classes populaires rien d’autre que des belles
promesses, et encore.
Critiquant
le rapport, la droite a immédiatement dénoncé la « culture de l’assistanat » et
la « frénésie dépensière de la gauche », parlant de « jeunes touchant le
smic sans travailler ». Pourtant, même en retenant les propositions les
plus favorables du rapport Sirugue, les jeunes se verraient à terme accorder
une aide de 400 euros. Et cela serait au détriment des parents chez qui ils
sont obligés de vivre, puisqu’ils perdraient le bénéfice du rattachement fiscal
au foyer familial.
Le
Premier ministre a mis tout de suite les choses au clair en annonçant le report
de la réforme générale des minima sociaux à l’horizon 2020. Une date à laquelle
la gauche a peu de chance de se retrouver aux responsabilités, mais une
promesse qui pourrait faire partie d’un programme électoral pour le futur
candidat du PS.
En
attendant, Valls a demandé aux ministres concernés par les minima sociaux de
prendre des mesures de simplification et de cohérence dans les plus brefs
délais. Si certaines peuvent améliorer un peu la vie quotidienne des
allocataires du RSA dont le montant serait fixé sur plusieurs mois, ou de
certains adultes handicapés qui n’auraient plus par exemple à justifier
régulièrement de leur hémiplégie devant l’administration, certaines
propositions envisagées représentent une menace grave pour les bénéficiaires de
quelques aides sociales. Parmi celles-ci, une proposition du rapport parle de
réduire à trois mois la durée de versement de l’allocation spécifique de
solidarité que peuvent percevoir les chômeurs ayant épuisé leurs droits à
l’assurance chômage.
Le
sourire hypocrite du gouvernement à la jeunesse couvre mal la préparation d’un
vaste programme d’attaques contre les budgets de l’aide sociale, déjà bien mis
à mal.
Gilles BOTI
Pour le retrait de la Loi
El Khomri
A Paris
Grande
Manifestation
Ce jeudi
28 avril
A 14
heures
Place
Denfert-Rochereau
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de cette semaine des
bulletins
Lutte ouvrière d’entreprise
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