Ne rien lâcher
Un rassemblement était organisé
hier midi à l’appel de l’Union Locale CGT d’Argenteuil devant la Sous-préfecture. Nous nous
sommes retrouvés une cinquantaine de militants pour exprimer que, malgré
les vacances, la mobilisation pour le
retrait de la loi El Khomri devait continuer à aller de l’avant. Nous voulions
aussi préparer la grande journée de manifestation de jeudi prochain 28 avril.
Comme l’a évoqué le représentant de l’Union Locale en évoquant divers exemples,
le patronat de la région a déjà le vent en poupe pour augmenter la pression
contre le monde du travail. On peut imaginer ce qu'il en serait s'il pouvait s’appuyer sur
encore davantage de soutien légal au niveau du Code du travail.
Loi El
Khomri : le patronat en veut toujours plus
Lors d’une conférence de presse
mardi 19 avril, le dirigeant du Medef, Pierre Gattaz, est monté de nouveau au
créneau contre la réforme du travail.
Dans
le projet gouvernemental, tout va pourtant absolument dans le sens des intérêts
patronaux. Mais Gattaz, en bon représentant de ces intérêts, sait faire
pression sur le gouvernement et faire semblant de se mettre en colère même
quand il est dorloté.
À
l’entendre, depuis les dernières annonces sur la taxation des CDD, la loi El
Khomri serait devenue « insupportable, intenable ». En
réalité, il n’y a pas grand-chose de nouveau derrière cette prétendue nouvelle
surtaxation des CDD, et peut-être même rien du tout car rien de précis n’a été
confirmé et il est possible que Valls n’ait annoncé que du vent.
D’abord,
la surtaxation des CDD courts est déjà en place depuis juillet 2013 et
l’application de l’ANI (accord national interprofessionnel). Elle est discutée
avec le patronat au niveau de l’Unedic, qui gère l’assurance-chômage. Le point
a été mis à l’ordre du jour, bien avant les annonces de Valls, dans le cadre
des futures négociations sur l’assurance-chômage, prévues en mai. « On
devait de toute façon discuter de la taxation des CDD dans nos débats sur
l’assurance-chômage », a rappelé un responsable de la CFTC.
La
seule chose que le gouvernement pourrait ajouter serait de rendre obligatoire
cette surtaxation. Mais il n’est même pas certain que le grand patronat y voit
le moindre problème. Car elle s’accompagne d’allègements de taxes sur les CDI,
et les plus grosses entreprises ont, en général, plutôt recours à l’intérim
qu’aux CDD.
Tout
cela n’empêche pas Gattaz, en bon représentant des intérêts capitalistes, de
chercher à obtenir du gouvernement qu’il pressure plus la population en général
et les travailleurs en particulier. Il a donc menacé de demander « la
suspension des négociations de l’assurance-chômage » si « rien
ne bouge ». Et d’ajouter : « Il faut arrêter le délire [...]
On arrive à la limite du dialogue social à la française » !
Il
y a plus de réalité dans cette brutalité patronale que dans toutes les phrases
ronflantes des politiciens et de certains dirigeants syndicaux qui vantent ce «
dialogue social ». La réalité, c’est la lutte de classe que le patronat
n’oublie jamais de mener, pas même une seconde.
Pierre
ROYAN (Lutte ouvrière n°2490)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire