samedi 2 janvier 2016

Crise de la société : s'obstiner ou s'atteler à réimplanter les idées de la lutte de classe





Lutte de classe


Notre organisation, Lutte ouvrière, dispose d’une excellent revue, Lutte de classe, en vente dans les bonnes librairies telle Le Presse-papier sise à Argenteuil. Elle paraît tous les deux mois. Dans sa dernière parution, le numéro 172 présente en particulier un article intitulé "Quelle place pour le Front national au service de la bourgeoisie ?" dont nous extrayons la fin qui s'adresse plus spécialement aux militants du mouvement ouvrier qui s'interrogent sur l'avenir. De cela, nous aimerions fraternellement discuter avec eux.



…La crise économique et ses répercussions politiques, et notamment électorales, ont mis un terme à l’alternance parlementaire classique en faisant du FN le premier parti du pays. Son aggravation pourrait conduire la bourgeoisie à employer des moyens extraparlementaires et violents pour imposer de nouveaux reculs sociaux. L’état d’urgence, déclenché et mis en œuvre par le gouvernement PS, accroît déjà des moyens répressifs qu’il n’hésitera ni à prolonger ni à employer contre les travailleurs en lutte. La progression du FN renforce, moralement sinon sur le plan de l’organisation, des groupes ou des individus prêts à en découdre aujourd’hui avec les étrangers et demain avec les grévistes, les travailleurs en lutte, les militants syndicaux.

Renouer avec la lutte de classe


Nous n’en sommes pas là aujourd’hui, ne serait-ce que parce qu’il n’y a pas de luttes collectives d’ampleur. Mais si l’extrême droite est renforcée, le mouvement ouvrier, lui, est considérablement affaibli, très en retard. De nombreux militants ouvriers autour de nous, militants syndicaux, sympathisants du PCF ou du Front de gauche, sont inquiets face à la montée électorale du FN, y compris autour d’eux, dans leur propre classe. Eh bien, s’ils veulent enrayer cette montée, ces militants doivent s’atteler à réimplanter les idées de la lutte de classe; la conviction quil nexiste pas «dintérêt national» et que la solution nest pas de «produire français»; lidée que les travailleurs, parce qu’ils font tout fonctionner dans la société, parce qu’ils produisent tout, possèdent un pouvoir considérable et que leurs intérêts sont diamétralement opposés à ceux des possesseurs de capitaux. Ils doivent réimplanter la conviction que le prolétariat est la seule force sociale capable de mettre un terme à la dictature du grand capital, des banquiers, sur l’économie, qu’il n’y a pas de sauveur suprême et que ce renversement ne se fera pas par les urnes.

On part de loin, tant ces idées, élaborées et longtemps diffusées par les organisations ouvrières qui se réclamaient du socialisme et du communisme, ont été dévoyées puis abandonnées par les partis dits socialistes et communistes, ce qui a justement laissé le champ libre au FN pour entraîner une fraction des travailleurs dans son sillage. Une course de vitesse est incontestablement engagée avec l’extrême droite. Mais il n’y a pas d’autre voie. Et le petit épisode d’Air France, le 5 octobre dernier, où l’on a vu partout dans le pays des travailleurs, des militants ouvriers, ressentir solidarité et fierté quand, pour une fois, des hauts cadres ravalaient leur arrogance et détalaient chemises au vent devant la colère des salariés refusant d’être licenciés sans broncher, montre que les réactions collectives peuvent surgir à n’importe quel moment.
                                                                               Le 17.12.15.

Ce numéro 172


Demain dimanche 3 janvier, notre permanence aura lieu
 de 10 heures 15 à midi à
notre place habituelle marché Héloïse. Nous serions heureux de
 vous y rencontrer.

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