vendredi 23 octobre 2015

Quartiers populaires, tous des "ghettos" ? Quand les dames patronesses se font des frayeurs et ont seulement besoin d'un décor




Les bourgeois et les petits bourgeois « s’imaginent » ce qu’ils ne connaissent pas

 La candidate aux Régionales en Ile de France était paraît-il venu parler « logement » lors de son déplacement incognito sur Argenteuil. « Nous voulons faire du logement pour tous, et notamment pour les classes moyennes, proclame-t-elle. L’objectif, c’est de casser les ghettos, avec plus d’accession à la propriété pour remettre de la mixité sociale dans les quartiers. »
         « Casser les ghettos ». Ghettos. Le terme est devenu tellement galvaudé qu’il ne signifie pas grand-chose. Ce grand notable politique connaît si peu les grands ensembles, qu’il faut qu’elle leur accole un seul terme : « ghettos ».
         S’agissant d’Argenteuil, le terme ne s’applique certainement pas. En tout cas, pour les quartiers bien connu –de loin- par ces gens-là comme la « Dalle » du Val-nord ou le quartier qui lui fait pendant, de l’autre côté de la voie ferrée, le Val-sud.
         Qu’il y ait un certain nombre de problèmes – nous les évoquons régulièrement sur ce blog, mais ces quartiers mélangent différent niveaux d’aisance certes, mais qui ont tous en commun : celui d’appartenir au monde du travail. Si ce terme de ghetto veut dire quelque chose –un quartier isolé, refermé sur lui-même, concentrant une extrême proportion de chômeurs- madame Pécresse a tout faux. Qu’elle vienne à partir de 7 heures le matin assister à la gare du Val au départ des travailleurs venant du Val-sud et du Val-nord et se dirigeant vers leur poste de travail, à paris ou dans d’autres banlieues.
         Voilà le pour les ghettos locaux qui n’existent que dans les fantasmes de ces gens-là.
         Quant à « plus d’accession à la propriété pour remettre de la mixité sociale dans les quartiers », là encore cette dame venant des beaux quartiers pourraient se renseigner. L’accession à la propriété est certes la politique que partage le maire actuel avec son prédécesseur pourtant honni, au grand dam de leurs partisans, surtout les leurs qui, devant le moindre programme de construction hurlent à la « bétonisation », mais que garantit cette accession ? L’état d’un certain nombre de copropriétés de la Ville qui nécessitent l’aide de celle-ci démontrent bien autre chose que ce que à quoi ces gens-là semblent croire.
         Et que lui a dit dans le creux de l’oreille G. Mothron sur la situation des milliers et des milliers de demandeurs de logement que compte la commune ?
         C’est vrai que, sauf exception, ils ne relèvent pas des classes moyennes.
         Mais au fait, pourquoi, est-elle venue à Argenteuil mardi, elle qui a tout faux, parlant d’une ville imaginaire, s’adressant à une population non concernée par son discours.
         Mais il est vrai qu’elle avait tout de même besoin d’un décor, alors… 

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