À bas la
politique pro-patronale du gouvernement !
Le
ministre de l’Économie a certes promu la loi qui a cassé les protections des
salariés sur le travail du dimanche et les licenciements. Il multiplie les
déclarations contre les fonctionnaires et les 35 heures. Mais ceux qui, au PS,
le critiquent en épargnant Valls et Hollande sont bien hypocrites car ces
derniers n’ont pas attendu Macron pour s’attaquer aux droits des travailleurs.
Faut-il
rappeler le CICE qui consiste à arroser les entreprises de milliards, sans
aucun effet sur l’emploi ? Les accords de compétitivité qui permettent
aujourd’hui d’imposer une hausse du temps de travail avec baisse de
salaire ?
Même
quand il prétend prendre des mesures favorables aux classes populaires, le
gouvernement mène une politique anti-ouvrière. En matière fiscale, les baisses
promises ne font que masquer la hausse des impôts locaux. Et en ce qui concerne
la Fonction publique, les avancées pour les bas salaires ne sont que le
paravent d’une diète généralisée.
Maintenant,
le gouvernement veut réduire le code du travail à quelques principes et laisser
s’imposer les conventions collectives et les accords d’entreprise qui pourront
être en deçà des lois actuelles. Fragmenter, émietter, casser les droits
collectifs qui valaient pour tous les salariés, y compris pour ceux des petites
entreprises, c’est la politique patronale depuis toujours.
En
externalisant, en généralisant la sous-traitance, l’intérim et les CDD, le
patronat multiplie les statuts, individualise les conditions de travail et les
droits des travailleurs. Sur 100 salariés qui interviennent dans un atelier,
sur un chantier ou dans une entreprise de services, combien relèvent du même
employeur ? Alors qu’ils travaillent ensemble, combien ont la même grille
de salaire, les mêmes primes, les mêmes droits aux congés, aux repos ou à la
retraite ?
Tout est
fait pour diviser les travailleurs, pour les opposer et, au besoin, pour les
monter les uns contre les autres. Chez Smart, à Hambach en Moselle, la maison
mère Daimler a fait 7 milliards de profits l’an dernier. Mais on accuse les
ouvriers ayant refusé de travailler 39 heures payées 37 d’avoir agi contre
l’emploi des jeunes. Chez Air France, ce sont les pilotes qui sont accusés
d’être responsables des suppressions d’emplois pourtant décidées par la
direction.
Mais, de
l’entreprise de nettoyage à celle d’informatique, de l’intérimaire à
l’embauché, de la femme de ménage, de l’ouvrier jusqu’au pilote d’avion, le
même chantage patronal s’exerce. Supprimer des emplois, comprimer les salaires,
allonger la durée du travail, précariser la main-d’œuvre : les mêmes
attaques sont menées partout pour préserver les profits.
Le
patronat mène la lutte pour l’ensemble de sa classe ? Il faut qu’en face,
les travailleurs soient unis pour contre-attaquer.
Chaque salarié, chaque militant,
réagit naturellement à l’attaque qui le touche dans son métier et dans son
secteur. Isolés par la politique patronale et livrés à eux-mêmes par le manque
d’initiatives collectives des centrales syndicales, il est difficile pour les
travailleurs conscients de se poser les problèmes à l’échelle de l’ensemble de
leur classe et d’y répondre.
Ce sont
les confédérations syndicales qui devraient le faire. Ce sont elles qui
devraient populariser la nécessité pour les travailleurs de parler d’une même
voix, d’affirmer leurs intérêts de classe et d’organiser la lutte collective.
Au lieu
de cela, certaines centrales comme la CFDT servent la soupe au gouvernement et
au patronat en défendant pour les travailleurs des « droits à la
carte ». Et les autres centrales n’ont plus la préoccupation de
populariser la nécessité d’un combat de l’ensemble de la classe ouvrière.
Jeudi 8
octobre, la CGT, Solidaires et la FSU appellent à une mobilisation
interprofessionnelle. Mais elles ont laissé chacune de leurs fédérations
décider des modalités de cette journée. Dans les secteurs où cette journée a
été relayée et préparée, certains appellent à la grève quand d’autres appellent
seulement à la manifestation. Dans ces circonstances, les manifestations ne
rassembleront qu’une fraction du monde du travail.
Mais il
faut se saisir de l’occasion. Car ceux qui feront grève et défileront auront le
mérite d’avancer des revendications communes à l’ensemble des salariés. Ils
auront le mérite d’affirmer leur camp contre le patronat et ce gouvernement
anti-ouvrier. Ils auront mille fois raison car c’est une nécessité.
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